Désolation de miroirs
Hommage à Luis Cernuda
Non ta voix n’est plus tristesse, mais ombre.
Un blond épi de pleurs
te berce comme une belle pénombre.
Ton front altier, aile légère et très fraîche
qui enflamme la nuit.
Sur tes lèvres
passent les fleuves, désirs qui sont nuages.
Tes yeux abattus, vertige de l’amour
et ton corps telle une mer de bonheur.
Seules
tes pupilles son tristes, mais tu chantes.
La mémoire te guette, sa ténèbre.
Tu vis et meurs et meurs en toutes choses. Tu ne rêves plus.
Désolation de miroirs.
Qui donc surveille ?
La lampe s’éteint.
/Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet