Rien n’est pareil
La larme fut bonheur.
Oublions
les pleurs
et recommençons,
avec patience,
en observant les choses
jusqu’à trouver l’infime différence
qui les sépare
de leur entité d’hier
et qui définit
le passage du temps et son efficacité.
À quoi bon pleurer pour le fruit
qui a chu
pour l’échec
de ce profond désir,
compact avec une graine de semence ?
Il n’est pas bon de répéter ce qui est déjà dit.
Après avoir parlé,
avoir versé des larmes,
faites silence et souriez :
rien n’est pareil.
Il y aura des mots nouveaux pour la nouvelle histoire
et nous devons les trouver avant qu’il ne soit trop tard.
// Angel González (1925 – 2008)
/Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet,