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Citation de Aunryz


Regard était seule comme toujours, elle avait désormais dix ans. Perdue dans ses rêveries enchantées, elle errait ici et là sans but. Elle n’était escortée que par un faible rayon printanier, car elle était triste. Certes, son ange gardien était présent mais, comme d’habitude, sauf cas exceptionnels, il était invisible.

Sa mère avait fermé la porte tout en la poussant brusquement dans la ruelle, tandis qu’un cordonnier corpulent s’introduisait furtivement derrière elle.

Sans comprendre, d’un geste furieux, Regard avait tiré sa longue tresse de sous de la porte, en froissant le ruban que Béatrice avait si soigneusement noué ; enfin, elle avait essuyé ses joues du revers de la main, n’ayant pu retenir deux lourdes larmes…

Ce jour-là, pour la première fois, Regard avait le sentiment que quelque chose d’injuste venait de se produire.

Cependant, elle quitta nonchalamment l’impasse, que l’ombre humide des murs moussus rendait à cette heure encore plus sombre, et se dirigea vers les Halles.

Tout de suite après, telle une boussole affolée, elle changea de direction, suivant le battement saccadé de son cœur meurtri ou le carillonnement joyeux des cloches de Saint-Nicolas, suivi par celui plus riche et noble de Saint-Eustache et par le tintement lointain et argentin de l’abbaye de Saint-Denis.
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