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Critiques de Clémentine M. Charles (5)
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Revenir de l'avenir

Revenir de l'avenir, cela évoque un voyage dans le temps. Si on vous embarque sur ce thème à travers vingt et une nouvelles, chacune ayant son univers insolite car écrite par autant d'auteurs, vous vous évaderez bien loin au-delà du fil de la réalité, du fil du temps.

Est-ce que le temps fait des bonds, est-ce qu'il est géographique, ou bien illusoire ? Faut-il laisser l'homme décider de l'avenir ou du passé ?

Quelle est la part de réalité au fond dans ce que nous vivons, dans ce que nous rêvons ?



Dans ce recueil on évade le temps à toutes les couleurs de l'imaginaire.

J'ai apprécié particulièrement ces nouvelles :

La montagne-Dieu, Le baptême, Maillage, Katastrophic Tour, Le silence du Hâl, Quelques gouttes de thé, Papa Neige et Maman Soleil, Embourbé A.M.E. (Après-mort électronique) et Terres grises. Je me suis perdue dans le rêve de Mark 13, il me faudra sans doute m'y replonger pour en trouver la clé. Dans Terres grises, j'ai cru au début emprunter le chemin du Monde Inverti de Christopher Priest, mais non ce n'étaient pas les mêmes rails.



Les deux dernières nouvelles ont été écrites par des élèves de 4è du collège Pierre Brossolette à Bruz.



La couverture est magnifique, comme une porte ouverte sur tous les possibles, sur tous les mots « voyageurs ». Chaque nouvelle est accompagnée d'une illustration. On peut aussi découvrir les libre-courts cinématographiques et compositions musicales qui y sont associés en suivant ce lien :



http://www.legrimoire.net/revenir-de-avenir.htm?fbclid=IwAR16i2FR-iu8mJ5Kcz56oH1PSM-Z8v¤££¤17Maillage15¤££¤8bdGm8y¤££¤14NZjQghmWbOA1¤££¤







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Interstices

J’ai fais un petit avis pour chaque nouvelle.



Dramatopie, Naël Legrand



Tout de suite plongée dans l’histoire aux côtés d’Agatha qui rêve d’être une grande sorcière. Frustrée par la formation de sa maîtresse qui semble ne contenir aucune magie. Jusqu’au jour où des failles apparaissent dans le village. Une histoire très prenante et très bien écrite, que j’ai beaucoup aimé, bien que le caractère d’Agatha m’ait un peu énervé. Assez égoïste et buttée, elle ne voit même pas à quel point ce qu’elle apprend peut être utile. J’ai aimé l’histoire, l’utilisation des interstices étaient très bien imaginées, et la fin m’a ému.



Les fées de Tchernobyl, R. Selenier



Cette histoire se passe à Tchernobyl, où un homme va y faire la rencontre d’un enfant qui ne devrait pas être là. Un assistant social va donc faire son apparition pour sauver l’enfant. Mais ce qui attend les deux hommes va les bouleverser plus que prévu.



Une histoire peut-être plus classique, mais une nouvelle fois très bien écrit. Un récit dans lequel on se plonge immédiatement. L’ambiance un peu lourde de Tchernobyl est contrebalancée par cette histoire d’enfant. La fin m’a fait sourire, je l’ai trouvé chouette. Une bonne lecture.



Mon jardin après la pluie, Morgane Gasse



Si la plume est très belle et que l’histoire baigne de légende et de culture, je suis un peu restée au bord de la route avec cette nouvelle. Je crois ne pas avoir tout compris et j’ai donc eu un peu de mal à accrocher. Je me retrouve perdue sans savoir exactement où je devais aller avec cette histoire.



Rêves au détail, Camille Daucus



Adrien a perdu Jesabelle et est prêt à tout pour la retrouver, même faire équipe avec un troll reconvertit en détective, du nom d’Adalbert. Jesabelle est spéciale, elle a emmené Adrien dans des endroits magiques et depuis sa disparition, il se sent complètement perdu. Mais pour retrouver quelqu’un comme Jesabelle, il va falloir faire preuve d’un peu d’imagination.



J’ai adoré cette nouvelle, l’interstice entre la réalité et le rêve peut être tenu. On cherche avec Adrien, on se demande même si cette Jesabelle existe vraiment. C’était une super histoire, avec une touche d’humour. La fin est bien, et donne envie d’une suite. De tout un livre même sur tout ça.



Bathmophobia, Camille Evernay



Sébastien s’ennui à son boulot et se sert du cahier des réservations pour écrire sa vie. Au début ce n’est rien, il se plaint d’avoir raté son concours, ce genre de choses. Puis petit à petit on glisse vers quelque chose de plus sombre, comme une porte qui refuse de rester fermée. L’ambiance vire au glauque et la vérité nous est révélée à la fin. J’ai bien aimé la forme de l’histoire, mais aussi le fond. C’était une bonne petite nouvelle qui fait frissonner.



Son absence, Chloé Faure



Clarisse imagine l’ex de son petit ami partout dans leur appartement. Alors elle essaye de faire mieux qu’elle, toujours mieux que cette ex, toujours réussir pour rendre Alexandre plus heureux.



On sent tout de suite que quelque chose cloche dans cette histoire, j’ai eu très peur pour Clarisse. C’est court, percutant et ça sonne très juste. J’ai beaucoup aimé.



Entre les murs, Clémentine M. Charles



Suite à leur déménagement, Maggie, Adam et leurs enfants espèrent une nouvelle vie. Bien sûr, Lucie l’ado ronchonne un peu, mais dans l’ensemble ça se passe plutôt bien. Jusqu’à ce que Lucie entende des bruits derrière le mur et que son frère y voit des visages. Des cauchemars ? Des hallucinations ? On ne sait pas, toujours est-il que cette famille si soudée, semble soudain complètement changée. Que se passe-t-il entre les murs de cette maison ?



Un petit côté flippant et intrigant se dégage de cette histoire. Pas besoin de faire long pour tout dire, et j’ai beaucoup aimé ma lecture. J’ai frissonné et je me suis posée des questions. La fin, bizarrement, m’a fait sourire.



Oneiroi, Marion Zell



Lexie est envoyée chez sa grand-mère pendant un temps, car son oncle Paul doit s’occuper d’autres affaires, du moins c’est ce que j’ai compris. La grand-mère de Lexie est une vieille acariâtre qui la traite mal et bien vite Lexie va se servir de son imagination pour passer le temps. Une imagination qui va lui apparaître comme réelle et qui va la mener dans des endroits entre rêves et cauchemars. Cette nouvelle était pas mal, l’idée était bonne, on est emporté avec Lexie et on ne sait pas qui est dans le mal ou non, c’est à Lexie de faire son choix. Cependant la fin m’a un peu déçu. Ça reste une bonne lecture.



Entre les lignes, Léa Ségovia



Que se passe-t-il pour les personnages quand on ferme le livre. Dans cette histoire on retrouve Dany, personnage de papier qui découvre la fin du livre, une fin où son frère meurt. Il remonte alors toute l’histoire pour tenter de la changer. Une histoire originale, bien écrite, où l’autrice joue sur les mots. J’ai bien aimé et j’ai trouvé ça plutôt original.



Du coin de l’œil, Noé Natt



Lou est enfermée chez elle, elle a tout barricadé, bouché la moindre fissure. Mina elle est partit faire des courses mais elle ne revient pas. Lou se retrouve seule avec sa terreur dans un appartement plongée dans le noir. Peur de quoi exactement ? Ça a commencé par des disparitions et puis…



Une nouvelle que j’ai beaucoup aimée, j’ai adoré la façon dont c’était écrit, c’était mystérieux et Lou réussit à nous effrayer. Je me suis demandée si c’était vrai ou si tout n’arrivait que dans sa tête. Par contre, je ne suis pas sûre d’avoir bien compris la fin, mais je me suis laissée transporter.



Trouve le bon chemin, Manon D. Rivero Bergasa



La petite sœur de Madeleine, Tiphaine, disparait. Toute la famille est désemparée. Madeleine va alors tomber par accident dans une sorte de trou dans l’arbre de son jardin et découvrir d’autres mondes.



J’ai adoré cette nouvelle, des petits détails m’ont fait rire, mais on se retrouve aussi désemparée que Madeleine à la recherche de sa sœur. En très peu de pages l’autrice arrive à nous faire découvrir tout un univers et créer des personnages attachants, avec des relations touchantes. Je me suis fais roulée tout au long de ma lecture et la révélation de la fin m’a quand même pas mal surprise. C’était bien écrit et vraiment sympa.



La vallée cachée, Catherine Phan Van



Alex se réveille dans un endroit étrange, il ne sait pas où il est et il a mal. Ses souvenirs sont confus mais petit à petit lui reviennent. Sa vie d’avant.



C’était une nouvelle sympathique où Alex est un chercheur et est amoureux d’Agatina avec qui il travaille. Mais la vie va lui jouer des mauvais tours.



J’ai très vite vu venir la fin, mais l’idée était drôle et originale.



Genuflex, Nicolas Duval



Kilian aime les chiffres. C’est peut-être pour ça qu’on va lui proposer de travailler pour les Parques, ces femmes qui coupent les fils de vie.



Cette nouvelle ne m’a pas tellement emballé. Peut-être trop rapide ? Il y a un brin d’humour qui m’a fait sourire, mais je n’ai pas plus accroché que ça à l’histoire et à la fin.



Annexe(s), Franck Stevens



J’ai bien aimé la forme de cette nouvelle, qui nous présente des articles sur des apparitions étranges, avant de nous expliquer ce qu’il se passe. J’étais un brin dubitative au début, mais la fin (si je l’ai bien comprise) m’a totalement prise au dépourvue, et je l’ai trouvé très maligne.



En résumé, ce recueil m’a beaucoup plu, certaines nouvelles m’ont vraiment marqué, et dans l’ensemble j’ai trouvé que c’était bon. Sachant que j’ai du mal avec les nouvelles, j’ai vraiment été bien servie et je suis heureuse d’avoir fait cette découverte.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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Revenir de l'avenir

Il n’est jamais simple de parler d’une anthologie aux textes parfois inégaux dans la qualité d’écriture et généralement aux histoires très variées dont certaines vont correspondre à vos goûts et toucher votre sensibilité, d’autres non. Je n’aborderai donc pas chaque nouvelle, mais citerai ici celles qui m’ont le plus marqué, idem pour les compléments multimédias.



Je dois avouer que les Éditions du Grimoire, nous a toujours gratifiés d’une belle collection d’histoires (3 antho précèdent celle-ci) et aux auteurs talentueux ; ils renouvellent cette qualité pour l’édition 2020. Comme pour les deux dernières, chaque nouvelle de Revenir de l’Avenir bénéficie d’une illustration, d’une bande-son, mais aussi cette année : d’un court métrage (2 à 5 minutes) et d’une couverture fluorescente.



Bien entendu, chaque acheteur d’un livre pourra voter pour 3 nouvelles, 3 illustrateurs, 3 compositeurs et 3 réalisateurs de son choix pour faire gagner un artiste dans chaque catégorie en vue de la publication d’un roman issu de la nouvelle victorieuse.



À mon sens, les courts sont beaucoup plus inégaux que le reste, mais tous ont le mérite d’exister. À voir après avoir lu la nouvelle.



Certains s’attachent à raconter l’histoire comme pour No Futur (Christian Fauveau) ou Papa-Neige et Maman-Soleil (Floriane Barlier). Parti pris pas toujours simple que de rendre l’ensemble avec justesse et des moyens souvent limités. D’autres contournent le problème en ne s’attachant qu’à une partie de l’histoire, souvent le début comme le Retour (Florian Wendling), réussi en particulier côté décor et costumes. Certains courts sont plus proches de la bande-annonce comme Une Chambre Hors du Temps (Nicolas Deze) au montage bien réalisé.



Plus audacieux, certains réalisateurs s’éloignent de la nouvelle, principe que j’ai fort aimé. Le silence du Hâl (Lucas Debris) nous conte un futur possible à la nouvelle. A.M.E (Hélène Cruciani) est une publicité pour l’entreprise Après-Morte Electronique, un peu macabre au début, mais très pertinente (n’oubliez pas de profiter de leur promo). J’ai également très apprécié Maillage (Maxime J. Richard) aux images électroniques hypnotiques et à la prose rimée envoûtante.



Notons deux travaux à part : Les Walkyries de Lofsöngur (Guillaume Beck) qui a opté également pour une bande-annonce, mais en version animation 2D et l’OVNI qu’est Au temps pour moi du très cérébral Olivier Portejoie.





Je ne m’étalerai pas sur les réalisations musicales, plus complexes pour moi à explorer. Nous passons d’un certain classicisme à une modernité synthétique, de bande-son générique à des déroulés suivant la lecture et bien d’autres. Mon attention (et donc mes votes) s’est arrêtée sur quelques-unes, comme Les Walkyries de Lofsöngur (Hervé de la Haye) aux envolées wagnériennes, ou Katastophic Tour (Djaffar Lebdiri) qui marque parfaitement les différents temps de l’histoire avec force lorsqu’il le faut, ou enfin Embourbé (Victor de Lipski) aussi troublante qu’une errance dans un marais temporel.





Côté illustration, vos rétines se régaleront de la diversité, rien n’est à jeter, soit par la qualité graphique, soit par le style, soit par la mise en scène. Toutes sont en adéquation avec le texte, parfois explicites, parfois intrigantes.



Vous ferez donc le grand-écart entre



* le style sombre et composé de A bas l’empire ! À mort le temps (Cédrick Towa) et le tracé presque manga de Maillage (Laurent Lemaître) ;



* Le cauchemar underground de Rêve de Mark 13 (Sara Lechat Price) et la BD à la française de Katastrophic Tour (du talentueux Jean-Mathias Xavier qui illustre aussi No Futur) ;



* La peinture réaliste de Le Retour (Fabrice Bertolotto) et l’élégant crayonné symbolique de Le Baptême (Nadia M) ;



* La contre-plongée d’Au temps pour Moi (Anthony Rubier) et la réalisation rétro-pulp de Les Walkyries de Lofsöngur (de l’illustre Michel Borderie).



Bref du très beau, du très bon.





Venant-en au noyau de Revenir de l’Avenir ; un sujet complexe et a priori restrictif : on va vous parler de voyage dans le temps.



Un thème difficile en soi, car la cohérence de l’histoire tient à peu pour les plus cartésiens et dépend beaucoup de son concept du temps : linéaire, prédestiné, chaotique, aberrant, multiple ou aux réalités parallèles. D’ailleurs, je m’y suis risqué, mais ma nouvelle n’a pas été retenue ; moi-même je ne la trouvais pas forcément totalement aboutie, mais je ne suis pas fan du sujet « Voyage dans le temps » non plus (Néanmoins, vous pouvez la lire dès à présent sur mon site – n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire à cet article, sur ma page Facebook).



Mais revenons aux auteurs sélectionnés.



Si certains se sont talentueusement arrêtés à « j’envoie mon personnage physiquement dans l’avenir et le fait revenir » d’autres ont su aborder d’autres voies. Comme je l’ai évoqué, rien à redire sur les qualités d’écriture des différents auteurs (es) et mis à part une nouvelle qui ne m’a vraiment pas séduite, une autre pour laquelle je suis mitigé, toutes les autres ont retenu mon intérêt pour des raisons diverses.



Explorons ces futurs si présents :



* Faire un aller-retour physique dans le futur se retrouve entre autres dans les Walkyries de Lofsöngur (Philippe Caza – le célèbre illustrateur, BDiste, noveliste). Une de mes nouvelles préférées pour son côté rétro amusant, reprenant une partie des standards du genre.



* La fameuse boucle temporelle se retrouve çà et là et en particulier dans Étoile Noire (Philippe Auréle Leroux) qui s’amuse dans un style rétro-futiste ou space-punk.



* Le retour dans le passé (à la limite du sujet donc) est développé à grande échelle dans Le Retour (Guillaume Casabianca) qui ouvre des possibilités fortes intéressantes et une réflexion profonde sur nos choix alors que l’on connaît l’avenir.



* La tentative de changer le passé et donc le présent, se retrouve forcément dans divers écrits dont Katastrophic Tour (Lionel Pasquier) avec une approche originale et une dénonciation de notre voyeurisme le plus glauque mise en avant. Une chambre hors du temps (Arnaud Dridi) est également très innovante dans cette catégorie.



* L’exploration virtuelle des avenirs possibles se joue dans plusieurs nouvelles. Sur le sujet, Maillage (Cécile Dibard) a ma préférence pour son univers sous-jacent empreint de totalitarisme. Rêve de Mark 13 (Aaron Judas), un peu ardu, est également notable par le style particulier de l’auteur, à la fois sombre, moderne et intelligent.



* L’exploration génétique de l’avenir de la nouvelle Le Baptême (Sarah Giron) par les implications encore plus poussées que la précédente a également retenu mon attention. Effroyable sujet que la prédétermination génétique.



* Voir l’avenir lointain et immédiat grâce à un don est exploité dans la nouvelle d’héroïc-fantasy La vallée de Lora (Norman Jangot) ou dans A bat l’Empire ! À mort le Temps (Guillaume Bièron) plus difficile à situer. Deux utilisations de cette capacité par un texte plus léger et un autre sur un fond de totalitarisme religieux.



* Mais l’avenir, c’est aussi la mort. En revenir (ou l’esquiver) est-il possible ? A.M.E (Pierre Gévart) se le demande via la technologie alors que la nouvelle hors-concours La Montagne-Dieu (Yvan Barbelette) nous fait approcher le divin – un récit très réussi.



* Et puis, il est possible de se perdre dans les réalités multiples. Quelques gouttes de thé (Audrey Pleynet) est un peu à l’étroit dans ce format tant elle explore des possibilités aussi intéressantes les unes que les autres. Terres Grises (Philippe Deniel) apporte un décor très innovant à la fois pour la construction d’une ligne temporelle et pour les interactions entre les différentes réalités.



* On peut également se retrouver soi-même (ou se perdre) tel ce qui arrive au héros d’Embourbé (Audrey Salle) – thème et principe qui rappelle celui de ma nouvelle (à lire sur mon site). C’est aussi le discours plus humoristique d’Au temps pour moi (Xavier Lhomme) avec ses clones temporels.



* Autre type de clone : celui de la Flamboyante (Célia Ibañez) pourchassé par des primitifs cannibales alors même qu'il porte le destin d'un monde autour du cou et qu'il ne lui reste que des souvenirs d'une technologie futuriste.



Comme vous pouvez le voir une belle brochette auxquelles s’ajoutent quelques autres nouvelles en lice pour le concours Mille Saisons.



Sans oublier les deux derniers récits de l’anthologie rédigées, illustrées, mises en musique (non trouvée sur le site) et en image par des élèves de quatrième ; un résultat dont beaucoup de créateurs n’auraient sans doute pas été capables à leur âge. Bravo à eux.



Une Anthologie que je ne peux que vous recommander, aux Éditions du Grimoire, site sur lequel vous pourrez retrouver aussi les trois précédentes dont Tombé les Voiles qui contient mon récit "Un dernier point de vue".
Lien : http://fredericgobillot.over..
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Nouvelles de l'Ouest : Crépuscule

Livr’s Éditions avaient lancé un appel à textes pour la publication de leur anthologie avec le thème « horreur et western ». Ce sujet a beaucoup inspiré et l’éditeur a reçu beaucoup de bons textes et décidé de publier un double recueil de nouvelles : Nouvelles de l’Ouest, avec Aube et Crépuscule, deux salles, deux ambiances, mais du western horrifique quoi qu’il en soit. Chaque anthologie contient onze nouvelles. L’ambiance de Crepuscule est plus sombre, les textes sont un peu plus orientés vers l’horreur, parfois le gore. Cependant, il y a moins de différences entres les textes, peu de textes ne m’ont pas du tout convaincue mais j’ai moins eu de coup de cœur que dans le précédent. Autrement dit ce tome est plus homogène que Aube, avec de bons textes mais ils m’ont moins marqué. Voyons le détail de ces 11 nouvelles:



– Blackwood de Ghislain Gilberti: dans le petit village de Blackwood, plusieurs personnes font des rêves récurrents où l’enfer s’abattra prochainement sur eux. La panique arrive en même temps qu’un étranger et les cauchemars pourraient bien devenir réels. La fin est un peu rapide mais l’ambiance est bien posée.



– Brume de Émilie Ansciaux: un village semble frappé par une malédiction liée à une brume étrange autour d’un village ayant causé des morts. Une pistolero arrive dans le village pour enquêter suite à un rapport du shériff. Elle va rencontrer une petite fille mystérieuse dont les parents ont été tué par la brume. Le texte est assez long, bien écrit, amenant de belle manière l’intrigue et l’horreur.



– Horizon nocturne de Guillaume Beck: cette nouvelle est la plus longue du livre. Elle narre l’apparition d’un monstre à plusieurs reprises dans le temps. Plusieurs époques sont relatées, de la première moitié 19ème siècle à nos jours. Le texte est beaucoup trop long, on a du mal à comprendre le lien entre les différentes époques. C’est très gore avec une impression de faire de l’horreur sans véritable raison avec le récit.



– Ce qui gronde de Clémentine Charles : un village est frappé par un terrible mal, des hyènes (démons femelles anthropophages) l’attaquent, causant un véritable massacre. Le mal s’est répandu et des chasseurs de démons arrivent pour essayer d’en venir à bout. L’ambiance est réussie mais le texte est un peu court.



– L’Horreur dans le saloon de Renaud Crepel: le texte raconte l’histoire d’un truand ayant l’habitude de tuer ceux qui travaillent avec lui pour garder l’argent obtenu. En arrivant dans un saloon, il accepte une partie de poker qui va se retourner contre lui. La nouvelle est bien écrite, l’histoire bien amenée et on se prend au jeu.



– Le Voyageur ténébreux de Gilles Debouverie: une histoire sur un duel spécial dont le lot est un lingot d’or, mêlant fantastique et western. La plume est efficace, l’histoire prenante mais la fin un peu trop rapide.



– Jerome de Jo Hanscom : une des meilleures nouvelles de cette anthologie. De nos jours, une famille de 4 personnes part en voya,ge aux USA. Le père et le fils sont de grands fans de western et le voyage comprend une étape de 3 jours dans la ville fantôme de Jerome, au grand dam de la fille adolescente qui est d’ailleurs la narratrice de cette histoire. Le texte mêle habillement surnaturel et horreur avec les mots d’une adolescente bien ancrée dans notre époque.



– Le Sourire de Groundhazel de Norman Jangot: un texte fort réussi à l’ambiance glaciale et brillamment mise en scène. Un notaire part en mission dans la forêt de Groundhazel où se trouve un puits de pétrole. Il a pour guide un indien, sans qui il serait totalement perdu tant la forêt est dense. Il finisse par découvrir un cadavre sans pieds dans une cabane abandonnée. Ce sera le début d’un véritable cauchemar. L’histoire est narrée à la première personne par le notaire. C’est prenant, bien écrit, sans virer dans le gore inutilement et en misant plus sur l’angoisse.



– Un putain de bon western de Corentin Macé: de nos jours, sur le tournage d’un film western, une journaliste interviewe le réalisateur. Ils parlent de ses débuts en tant qu’acteur avant de passer derrière la caméra. Ils évoquent aussi un tournage cauchemardesque en argentine. La journaliste reste un peu plus longtemps pour être figurante dans le film, et finit par s’apercevoir que quelque chose ne va pas. L’ambiance western est très bien restituée, on est pris par l’histoire. Du très bon.



– Le Red Coyote de Morgane Pajot: une jeune femme de la haute société se retrouve piégée dans un saloon après un quiproquo. Le tenancier est étrange, l’endroit sale et petit. Tout est fait pour qu’elle déteste son séjour et veuille partir le plus rapidement possible. Elle tient un journal et envoie des lettres à sa famille pour qu’on vienne la chercher. Mais le temps passe et elle reste seule dans cette chambre où elle entend des bruits étranges, voit des choses bizarres dans sa chambre. L’atmosphère est angoissante mais la fin est trop rapide.



– Peacemaker de Julien Schneider: un homme est ramené à la vie par un indien chamane. Ce dernier l’a ramené pour qu’il aille hercher sa fille prisonnière d’un gang. Il lie le mort vivant de manière à ce qu’il lui obéisse et soit libéré une fois sa mission accomplie. L’auteur allie humour et surnaturel de belle manière, mais la fin est un peu gore.



Ces 11 textes mettent en scène différentes visions de l’horreur mélangée au western. On trouve la thématique du lieu maudit, village ou forêt dans beaucoup de textes (Jerome, Blackwood, Brume, Ce qui gronde, Le Sourire de Groundhazel), de la créature démoniaque (Horizon nocturne, Le Voyageur ténébreux, L’Horreur dans le saloon), d’objet maudit (Un putain de bon western). Les deux dernières nouvelles sont plus difficilement classable, on y trouve un chamane ramenant les morts à la vie et un saloon un peu étrange. Le Red Coyote utilise le lieu maudit mais pas seulement et joue sur le fantastique. Pour les fans de western, cette anthologie est à découvrir tout comme ça consœur Aube.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Nouvelles de l'Ouest : Crépuscule

J’ai des difficultés à trouver chaussure à mon pied concernant l’horreur. Et encore moins lorsqu’il s’agit de western. Cependant, je commence à devenir accro aux anthologies de Livr’S éditions et quand plusieurs autrices issues de Licares y participent, il m’en faut peu pour faire sauter la pression qui retient les pans de mon portefeuille.



Nouvelles de L’Ouest — Crépuscule est l’un des tomes d’une série de deux anthologies du genre horrifique basées sur le sujet du western. Alors que Crépuscule a été présentée comme sanglante à souhaite, aube serait plus « douce et psychologique ». Je n’ai pas encore lu la deuxième, je ne peux donc que certifier les effusions de sang dans la première.



Alors qu’une liberté de temps permettait aux auteurs d’éviter le récit historique, peu de textes dans ce recueil se sont éloignés de cette période aride et cruelle où les lois des Hommes blancs dominent et étouffent les autochtones au mépris des croyances ancestrales et pourtant bien vivantes. Si l’intrigue se situe de nos jours, la narration immerge les lecteur.ices dans le passé comme au cinéma. On retrouve les ingrédients propres au Far West, cette période inventée par les producteurs sur une fondation réelle du Nouveau Monde. Pistolets, Chevaux, Saloon, vulgarité et violence sont au rendez-vous.



La condition de la femme n’est pas épargnée. Toutefois, elle ne se présente pas uniquement dans le rôle de la prostituée bien que la violence lui colle à la peau. Elle étonne dès qu’elle sort du carcan patriarcal et est désignée sorcière, source de tout les maux (par exemple, Brume et Ce qui gronde).



Le folklore amérindien s’immisce, bien entendu, dans les récits pour punir le mépris et reprendre ses droits sur les terres colonisées. Toutefois, ce n’est pas les seules légendes qui colorent les textes.



N’étant pas bon public pour ces deux thématiques (horreur et Western), mon avis est plutôt mitigé sur la globalité de l’anthologie. Certaines histoires ont réussi à me conquérir, d’autres à me divertir et les dernières m’on laissée sur le quai, regardant les vapeurs de la locomotive s’éloigner à l’horizon. Comme d’habitude voici mes trois nouvelles préférées dans leur ordre de parution dans le recueil :



Jérôme de Jo Hanscom



Chiara est en vacances avec sa famille aux USA. Parcourant les routes américaines, elle ronchonne, car son père souhaite les emmener à Jérôme, une ville reconstituée qui immerge les touristes dans le Far West. La jeune femme déteste tout ce qui touche au Western : les cowboys, le rôle des femmes, la concupiscence, la vulgarité et le manque d’hygiène ! C’est dans ce décor respirant l’authenticité que les choses vont déraper. En effet, les acteurs incarnent à la perfection leur rôle, un peu trop en vérité.



L’intrigue est super bien menée. Même si on se doute de certains points, j’ai été happée par la plume dynamique qui projette l’horreur sur Chiara. Malgré l’absurdité qui l’a frappe, elle démontre un sang-froid héroïque au vu de la situation.



Red Coyote de Morgane Pajot



Cette nouvelle se partage entre lettres et journal intime. Joséphine a été abandonnée par son chauffeur de diligence dans une bourgade malfamée. Elle loge au Red Coyote, un saloon de dépravés. Tout y est crasseux et horrible. Le gérant la voit clairement comme un bout de viande exploitable. On pourrait avoir de la peine pour elle, mais on ressent d’abord ses manières de bourgeoise et son caractère hautain.



Les écrits se succèdent, nous plongeant dans l’évolution psychologique de Joséphine. Lassitude, psychose, résignation, paranoïa et acharnement vont être ses nouvelles amies lorsqu’elle sent des regards lubriques à travers les parois et des courants d’air glacial. Progressivement, le récit se teinte de fantastique. Les fantômes hantent les murs du Red Coyote marmonnant des horreurs sur ce qui fut, si bien qu’on se demande quel Mal sera le moins pire pour Joséphine.



Peacemaker de Julien Schneider



John B.Chesterfiel se réveille avec de drôle de sensation. Normal, vu qu’il est mort. À peine remis de son étonnement, Avispa lui explique pourquoi il l’a transformé en zombie. Il doit aller sauver sa fille des griffes des Hommes blancs. Une mission surprenante quand on rencontre Nascha qui se débrouille à merveille pour trucider les mâles de la plus terrifiante des façons pour eux. Nous sommes loin de la princesse en détresse et du chevalier servant pour mon plus grand plaisir. Peacemaker renie son titre tant le récit est trash et léger à la fois. Les épisodes s’enchaînent humour, tension et action avec un dynamisme prenant. La tournure des événements dans les dernières pages est inattendue et diabolique. Je crois sincèrement que c’est la meilleure scène horrifique que j’ai lue de ma vie. Et on sait à quel point c’est un défi de me faire frissonner.
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