Colleen Hoover

Parfois, je me demande si nous sommes tous nés avec des proportions égales de bien et de mal. Et si aucune personne n’était ni plus ni moins malveillante qu’une autre ? Si, tout simplement, l’on ne cédait au mal qu’à différents moments, de différentes manières ?
Il se pourrait que certains d’entre nous commettent leurs pires bêtises durant l’enfance, tandis que d’autres font des horreurs absolues à l’adolescence ; d’autres, encore, pourraient ne montrer que peu de malveillance jusqu’à l’âge adulte, et même à ce moment-là, ne la laisseraient s’écouler que lentement. Un peu chaque jour jusqu’à la mort.
Mais cela signifierait qu’il existe des gens comme moi. Ceux qui lâchent leur méchanceté d’un seul coup… en une nuit atroce.
Lorsqu’on libère toute sa noirceur en une seule fois, l’impact est beaucoup plus important que lorsqu’elle se répand lentement. La destruction qu’on laisse derrière soi laisse un trou béant et occupe un espace plus grand dans la mémoire des gens.
Je ne veux pas croire qu’il y a des bons et des méchants, sans aucune personne intermédiaire. Je ne veux pas croire que je suis pire que les autres, comme si, quelque part en moi, il existait un seau plein de mal qui se remplissait à mesure qu’il se vidait. Je ne veux pas admettre que je suis capable de répéter les comportements que j’ai eus dans le passé, pourtant, même après toutes ces années, des gens souffrent encore à cause de moi.
Malgré les dégâts que j’ai laissés dans mon sillage, je ne suis pas une mauvaise personne.