AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de zerotv


Il avait toujours connu ces boutiques mais maintenant que sa mère était morte il y allait seul et se sentait un peu perdu. Elle qui avait détenu des connaissances profondes et un savoir-faire inspiré et virtuose n’était plus présente pour le conseiller, lui livrer ces secrets transmis de génération en génération, secrets auxquels s’étaient rajoutés des années d’expériences, des décennies passées aux fourneaux à concocter à sa manière tous les fleurons de la cuisine orientale et méditerranéenne, ces tables gigantesques qui faisaient parcourir aux convives, amis et membres de la famille des distances prodigieuses. Il ne pourrait plus lui demander les dosages, les ingrédients, les cuissons, les fournisseurs, les délais de conservation, les associations, les bien-fondés, les origines. Il ne pourrait que se fier à sa mémoire, à son instinct, à sa patience et tout au plus l’invoquer en se disant que là où elle était –
elle l’entendrait et que lorsqu’il serait sur le point de
perdre pied, en proie à la lassitude et au désarroi elle lui

ferait un signe, lui adressant à travers les flammes et les ébullitions la magie de l’alchimiste. Peut-être en essayant de répéter ces gestes qu’il avait vu faire tant de fois dans le même temps que tournoyaient comme un long serpent sauvage ces effluves miraculeuses, cet opéra odoriférant, peut-être atteindrait-il ce fameux « duende » cher à Lorca,
ce pouvoir mystérieux qui transporte les poètes, chanteurs et danseurs de flamenco, et pourquoi pas les cuisiniers aussi ?
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}