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Citation de Aquilon62


Par une rude matinée d’automne à Jaffa, les pèlerins sortirent de l’église. Ils furent immédiatement entraînés par une foule qui fonçait vers la mer, attirée par une affreuse cacophonie : le bruit des planches de bois qui craquaient et, à peine audibles derrière le rugissement du vent et le grondement des vagues, les cris d’horreur des hommes et des femmes terrifiés luttant pour leur survie. Une violente tempête, qui montait depuis la veille, s’était abattue durant la nuit, et une trentaine de bateaux amarrés sur la plage escarpée de Jaffa bringuebalaient sur des montagnes d’eau. Les plus gros et les plus robustes navires se voyaient arrachés de leur point d’ancrage, envoyés contre des rochers tranchants et s’enfoncer dans les bancs de sable jusqu’à ce que, d’après les paroles d’un témoin, tout fût « réduit en miettes par la tempête».
La foule sur le rivage observa, impuissante, les marins et les passagers qui se faisaient balayer sur les ponts. Certains essayèrent de se maintenir à flot en s’accrochant à des morceaux de mâts et d’espars, mais la plupart étaient condamnés. « Certains, tandis qu’ils s’accrochaient, furent coupés en deux par les restes de leur propre navire, écrivit le témoin. D’autres, qui savaient nager, se jetèrent volontairement dans les vagues, et bon nombre d’entre eux périrent. » Les cadavres commençaient à s’échouer sur la rive, portés par la marée. Le nombre de morts finirait par monter à mille, et seuls sept navires survivraient à la tempête. « Le plus grand malheur en un seul jour que personne n’en vit jamais », écrivit le pèlerin. C’était le lundi 13 octobre 1102.

(INCIPIT)
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