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Citation de Aquilon62


Le 15 novembre 1305, la moitié de la chrétienté semblait s’être réunie dans la ville de Lyon. Princes, ducs, comtes, cardinaux, abbés et archevêques : la ville grouillait de dignitaires et de citoyens désireux d’assister à un spectacle qu’on ne voyait qu’une fois dans une vie. Des ambassadeurs en habits épiscopaux colorés étaient arrivés d’Angleterre et d’Aragon chargés de centaines de livres de cadeaux. Le roi de France et ses deux frères étaient venus accompagnés de leurs suites élargies. De nombreuses langues résonnaient dans les rues. Tout ce beau monde était rassemblé dans la basilique de Saint-Just pour assister au couronnement de Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, en tant que pape Clément V.
Lyon était fractionnée en une mosaïque de juridictions, coincée depuis longtemps entre son allégeance à l’empereur du Saint Empire et au roi de France. En 1305, elle penchait de plus en plus vers la France. Par une fraîche matinée, le 15 novembre, il ne faisait aucun doute que certains des maîtres de la ville avaient davantage de raisons de se réjouir que d’autres : un pape né et élevé en Gascogne venait d’être couronné devant l’élite de la noblesse française, sous le regard approbateur du roi. C’était un bel exploit, ainsi qu’un gros indice quant à l’implication française à venir dans la papauté de Bertrand. L’époque où les papes détalaient de peur devant les Hohenstaufen ou s’inclinaient face aux intérêts des influentes dynasties aristocratiques italiennes touchait à sa fin ; désormais Dieu souriait surtout au royaume de l’oriflamme et de la fleur de lys.
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