Seuls les historiens du fait accompli et les politiciens fatalistes prétendent que ce qui est effectivement advenu pouvait seul advenir. Amputant le réel de ses multiples possibles, ils privent la politique même de toute dimension stratégique, la réduisant au mieux à une tâche pédagogique, et le plus souvent, à un accompagnement gestionnaire impuissant du cours naturel des choses, comme si l’histoire était un long fleuve tranquille coulant, à quelques retards regrettables prêts, dans le sens d ’un progrès inéluctable