Voici une fresque naturaliste, à la fois roman d'apprentissage et immense cri de colére ! Elle nous entraîne dans l'histoire de Samuel . Il grandit sous l'occupation en terre Cévenole entre une mère très pieuse et un père intransigeant .
Parents et surtout grands - parents,"sa grand- mère qui frémissait de foi" , paysans pauvres , lui inculquent et le bercent à jamais de l'idée du péché.
Seule, la compagnie de la petite Nelly, qui garde avec lui les troupeaux , lui apporte un peu de paix .
Losrqu'il s'échappe de cette misére rurale, soumise au bon vouloir de la Bible toute puissante et du radotage indécent du pasteur, le voici qui plonge dans la ville noire: Alès, celle de la mine , auprès de son pére , devenu un ardent communiste .
Aucune espérance , aucun horizon, Samuel, formaté , hanté par ses contradictions : se Parer au mieux du Dieu courroucé et vengeur et des moustaches de Staline, tout aussi redoutable ......Coincé entre deux barbus, il est consumé, calciné, entre la Bible et Le Capital ......tourmenté par le surnaturel, étouffé , bridé par un fatras d'idées contradictoires , ayant en lui le doute, une peur lancinante et permanente . La barre des Cévennes obstrue son ciel , ses racines inventées à coups de peurs et de versets bibliques.......
Il ne se décide pas à choisir , la guerre d'Algérie dans laquelle il plonge à 20 ans , au sein de l'horreur des tortures et de la destruction systématique des Mechtas le brise profondément .
Devenu cheminot , Il porte sur ses contemporains un regard dégoûté et brûlé de celui qui ne croit plus en rien ni à la politique ni à l'amour .......Une femme tentera de le sortir de ce carcan sexuel et moral . Je n'en dirai pas plus .......
C'est une oeuvre pessimiste au souffle âpre et dur,vibrant, violent qui vient du fond des âges , à la beauté singulière .
L'auteur manie avec dextérité une langue brute, crue, imagée et charnelle qui vous prend aux tripes.
L'auteur nous livre la fresque sans concession d'une France ignorée, aujourd'hui disparue , animée et portée par une rage politique rare , au sein de cette nature rude, franche, nette, qui ne biaisait jamais.
Daniel Hébrard n'a pas son pareil pour nous conter avec passion , presque sans espoir .......l'histoire de la culture occitane tant celle- ci semble lui tenir à coeur !
Une Histoire "Du FEU de Dieu "!
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Itinéraire de reconstruction laborieux !
Fils de mineur communiste, petit-fils de paysans parpaillots confits en dévotions, Samuel est éduqué dès le berceau dans cette dualité: on croit en l'Homme ou on croit au "vrai Dieu".
Une double appartenance familiale dans cette terre cévenole profondément huguenote, où le mode de vie est industrieux et rugueux, les croyances spirituelles protestantes âpres, voire hypocrites, et l'esprit de rébellion des camisards dans les gênes de l'Histoire locale.
De la France occupée, passant par la guerre d'Algérie, jusqu'à mai 68, voici donc l'histoire d'un homme élevé aux biberons du fondamentalisme religieux et du mécréantisme rouge, faisant le dos rond pour n'offenser personne, pétri de contradictions et de culpabilités, et promenant sa tristesse et son mal-être au fil des pages.
Daniel Hebrard produit un roman d'apprentissage très fouillé mais un peu démoralisant, sur fond de terroir, avec une réflexion sur le conditionnement de l'éducation. Dommage qu'il force le trait du « tous pourris » en étouffant toute vision d'espérance. On en ressort rincé...
Reste la découverte du style très personnel, de l'écriture, généreuse et charnelle, qui demande application et concentration. C'est cru, sans enjolivements, parfois provoquant.
Brut comme un cévenol.
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Du feu de Dieu de Daniel Hebrard m'a été envoyé via net galley par les Editions Julliard que je remercie.
Samuel grandit sous l’Occupation dans la campagne cévenole, tiraillé entre une mère très pieuse et un père communiste intransigeant. Seule la compagnie de la petite Nelly, qui garde avec lui les troupeaux, lui apporte un peu de réconfort.
À la Libération, la famille troque sa vie au grand air contre celle, harassante, d’Alès. Autre monde, autre enfer, même misère. Le père y endurera le sort des ouvriers de la mine.
À vingt ans, Samuel se retrouve soldat en Algérie, enrôlé dans une guerre dont il sort brisé. Mais l’engagement syndical et la lecture lui apprendront bientôt à se forger des armes contre l’injustice…
Du feu de Dieu est un roman bien écrit, avec des personnages forts, et une ambiance assez lourde. C'est ce qui m'a un peu dérangé ici. J'ai peiné à lire ce roman car même s'il est très intéressant, j'en suis ressortie... fatiguée.
C'est un bon roman d'apprentissage, également roman du terroir, toutefois je m'attendait vraiment à quelque chose de beaucoup plus léger.
C'est lourd, très lourd à lire. Le style m'a parfois peiné, je me suis souvent demandé si j'allais continuer ma lecture.
L'auteur est assez négatif, il a tendance à voir les choses en noir et je ne suis pas sure que c'est le genre de romans que j'ai envie de lire en ce moment :)
C'est un peu trop noir pour moi, d'où le trois étoiles, mais je le recommande car ce n'est pas un mauvais roman, loin de là !
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Une description parfaite de la vie d'un paysan cévenol au cours du siècle dernier.
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