Lettres à Gaëlle - IX
C’est pour toi que j’écris ma douce
[…]
Tu as neuf mois tout juste en ce jour
les dix bras de la nuit ont soufflé la berceuse
au son de laquelle tu t’es endormie
prise dans le tourbillon au loin
dans l’arbre artériel
toutes les pensées défaites
au pied d’un château d’une cathédrale
Peut-être que la ville entière
tourne un peu sur elle-même
avec les pousses des premiers crocus
avec la fièvre des palais
où nous avons rêvé de marcher
avec la lumière marine où s’anime
l’oiseau à tête bleue
dans le crépuscule du matin
à quoi penses-tu dis-le moi donc
et que mon esprit devienne
celui qui repose en toi
laissant paraître dans l’arrière-fond
les mouchetures des fils d’épeire
quelques tuiles brisées
et les dernières nouvelles du monde
dans la campagne nue
où piaffent des chevaux bais