Daniel Saint-Lary

J'ai suivi haletant et transpirant les mésaventures de Jules, qui m'ont embarqué tout d'abord dans une Mercos 190, pour finir dans un vieux tube Citroën d'après-guerre, mais surtout dans un conte policier qui pourrait s'apparenter à une fable Lynchienne avec un soupçon d'Almodovar. Le Flamenco vient ponctuer de son compás gaditan, ce road-trip qui à tendance à prendre serré les virages de la Sierra Morena. Ce roman donne faim, je vous conseille de manger avant de le lire, les tapas y sont excellentes !

Vous voulez du Cochon d'Inde, vous aurez du Pata Négra (bien fait pour vous....). Bien gras et subtil à la fois, une dégustation pour fins connaisseurs d'Espagne, de sa Culture et de ses bestioles à cornes, chères au coeur de notre auteur. Une aventure périlleuse comme une corne de Miura, astifina...

Une oeuvre nourrie de vies passées, de souvenirs et d'espoir dans un Amour inachevé, mais jamais perdu. J'ai aimé ce moment de Partage, à vous maintenant.

Si vous pensiez faire du stop en Espagne , il est possible que ce roman noir...et rouge vous refroidisse ou au contraire vous chauffe. Ce qui certain ,en revanche , c'est qu'avec lui vous serez imbibés d'Espagne, de musica, de flamenco, mais aussi de langue et de cuisine espagnoles...

Dans une écriture alerte, parfumée d'images et truffée d'humour, Daniel Saint-Lary nous entraîne dans les pas de Jules Valvert, jeune Marseillais désargenté qui se laisse embarquer malgré lui (?) dans une sordide affaire de réglement de compte à la lumière des phares et des lueurs glauques de ces motels qui jalonnent les interminables routes ibériques.

"La nuit tout s'éclaire" nous confie l'auteur pour amorcer son chapitre IV. Rien n'est moins sûr

Daniel Saint -Lary, subtile nouvelliste, grand connaisseur de tauromachie ( le policier inspecteur ne s'appelle-t-il pas Camacho?) se révèle ici comme un auteur de polar avisé qui n'est pas sans rappeler la bande de Jean Baptiste Pouy et ses "poulpes".