Donc les comédiens en savent plus sur leurs personnages que ce que nous voyons ?
Ah ! oui. J’ai toujours procédé ainsi, compléter les biographies des personnages pour nourrir les acteurs, les aider. Il y a des scénaristes qui se prêtent volontiers au jeu, d’autres non. Dans ce cas, nous le faisons nous-mêmes. Marguerite Duras, en revanche, a tout de suite été partante, elle a même publié dans l’édition de «Hiroshima, mon amour» chez Gallimard, ces petits textes, qu’elle a appelés des «continuités souterraines». Jean Gruault est particulièrement amateur de ce procédé.
(Entretien avec Alain Resnais)