J’assouvissais ma passion pour les livres, c’était devenu comme une toxicomanie, l’appel irrésistible des vieux cuirs, de l’odeur d’encre fanée et de papier jauni. Je traîne cette fascination depuis l’enfance et, dans un livre, j’aime à égalité le contenant et le contenu. Avant d’en commencer un, j’enfouis mon nez dedans, je le caresse, l’apprivoise, le tourne et le retourne, comme un chat qui cherche la bonne position avant de s’endormir dans son panier. Puis la délectation commence et j’ai toujours le même regret de voir petit à petit s’inverser le volume des pages lues et celui des pages à lire.