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Citation de Apoapo


4. « Or l'école actuelle, si pauvre en enseignements artistiques (poétiques, littéraires, musicaux, graphiques, plastiques, chorégraphiques...), ne permet pas ce "s'avoir" qui s'acquiert par la discipline du corps et de l'esprit. De sorte que, quand le moment d'accéder aux savoirs plus abstraits se présente, cela, loin de se manifester comme une possibilité d'accès à l'Universel ou au Logos, déprime la plupart (de préférence, les fils de pauvres), qui préfèrent rester dans l'enfance, ou alors fonctionne (le plus souvent, pour les fils de riches) comme un jeu sophistiqué qui permet à des "enfants prolongés" de continuer leur compétition sans avoir rien réprimé de leur supposée toute-puissance.
[…] Nous obtenons une école clivée entre le ludique et l'utile. […] Les savoirs arrivent donc toujours trop tôt, c'est-à-dire avant même que les élèves n'aient disposé du temps nécessaire à la maîtrise de leurs passions-pulsions, ce qui revient à déconnecter ces savoirs des pulsions épistémophiliques présentes chez l'enfant. […] En laissant le "s'avoir", confondu avec le simple jeu, en déshérence et en passant dès que possible aux savoirs réduits à leur aspect utilitaire, l'école actuelle installe donc très tôt les élèves dans l'ambiance de la performance et de la compétitivité, comme si le marché du travail et le mode entrepreneurial avaient imposé leur loi (celle du negotium) chez les petits, c'est-à-dire dans le lieu de l'otium, le loisir actif destiné à la maîtrise des passions. » (pp. 321-322)
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