Elle conçut l'horreur que l'on doit éprouver à grandir, l'horreur de ne plus rire des choses vraiment drôles, de ne plus courir à perdre haleine, de marcher tristement au lieu de battre les arbres au passage avec une baguette. Elle pensa qu'un jour elle ne trouverait plus délicieux de donner des coups de pied dans les feuilles que l'automne rassemble dans les caniveaux, de construire des campements avec des chaises, de faire des dînettes de brindilles d'herbes ou d'effeuiller les marguerites. Plus de promenades les mains dans les poches, en sifflotant une chanson et en cherchant l'aventure au coin de la rue.