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Critiques de David Heatley (2)
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J'ai le cerveau sens dessus dessous

Ceux qui suivent mes lectures le savent, en matière de B.D mes goûts sont très éclectiques. Si j’apprécie les genres qui font appel à l’imaginaire, je suis tout aussi friande de registres plus intimistes et plus réalistes. Je suis notamment amatrice des B.D autobiographiques dont le côté très égocentré ne me gêne absolument pas. Dans ce registre, les américains sont passés maîtres. C’est donc plutôt confiante que je me suis lancée dans la lecture de « j’ai le cerveau sens dessus dessous » de David Heatley. Malheureusement, cette lecture n’a pas du tout été à la hauteur de mes attentes. Que c’était long ! Long, ennuyeux et parfois même douteux.



Mais d’abord, de quoi s’agit-il ? Avec « j’ai le cerveau sens dessus dessous » David Heatley, que je ne connaissais pas, fait le récit de sa vie sous la forme d’un classement de ses souvenirs en 5 chapitres : sexe, race, maman, papa et famille.



Chaque chapitre commence par une série de rêves en rapport avec le sujet. Ces planches, sans doute les moins inintéressantes de la B.D m’ont fait penser à du sous-Clowes ou du sous-Burns. S’ensuit alors une série de strips composés de toutes petites cases racontant les souvenirs de l’auteur.

A la lecture du 1er chapitre, « sexe », dans lequel Heatley fait le récit exhaustif de sa vie sexuelle, du 1er touche-pipi à son mariage, j’ai beaucoup pensé à Joe Matt : même crudité, même rapport compliqué avec la religion, même addiction au porno et à la masturbation… Mais Heatley ne souffre pas la comparaison avec Matt. Lorsqu’il raconte ses misères sexuelles, Joe Matt est drôle, très drôle tandis que Heatley est ennuyeux au possible. Trop sérieux et sans aucune autodérision. Long et ennuyeux.



J’en viens maintenant au côté douteux avec ce 2ème chapitre dont la teneur me laisse dubitative. En effet, dans ce chapitre intitulé « race », l’auteur énumère les personnes noires qu’il a connues au long de sa vie, le tout entrecoupé de ses avis sur des disques de rap. Quel est le putain d’intérêt ? La 4ème de couverture parle d’une « réflexion honnête concernant son propre racisme ». Désolée mais je n’y ai vu aucune réflexion, aucun questionnement, simplement une litanie d’anecdotes inintéressantes qui m’ont plongée dans un ennui abyssal mêlé d’une certaine gêne. Si vraiment il interroge son propre racisme, pourquoi faire tout un chapitre qui, de par son concept même, essentialise les Noirs, les réduit à leur seule couleur de peau ?



Les derniers chapitres consacrés à ses parents sont du même acabit et ne relèvent pas le niveau.



« J’ai le cerveau sens dessus dessous » a été une lecture très fastidieuse, j’ai eu du mal à aller au bout tant j’ai été tentée d’abandonner plusieurs fois. Peut-être aurais-je dû, ce livre m’a fait perdre mon temps. En tout cas, je n’en perdrai plus avec cet auteur.



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J'ai le cerveau sens dessus dessous

On ne sait pas trop d’où surgit ce David Heatley mais lorsqu’on ouvre les pages de son album, l’impression de déjà-vu est déstabilisante : pour un peu, on croirait reconnaître la plupart des grands noms de la bande dessinée indé américaine. Plus que le dessin, ce sont les sujets abordés qui fédèrent autour de cet auteur : Chris Ware en tête, mais aussi Harvey Pekar, Robert Crumb ou Dan Clowes. On aura donc deviné quel est le sujet de conversation préféré de David Heatley : sa vie.





J’ai le cerveau sens dessus dessous peut indiquer à la fois l’état causal et consécutif de la production graphique de David Heatley. Peut-être parce qu’il ne comprenait rien à ce qu’il avait vécu jusqu’alors, le dessinateur a décidé de procéder à un rangement biographique méticuleux en cinq parties : le sexe, la race, la mère, le père, la famille. Ces cinq catégories suffisent pour contenir ce qui importe le plus à l’auteur. Mais on imagine bien que le rangement n’a pas dû s’effectuer de manière sereine et détendue. Pour preuve, les productions de David Heatley sont anarchiques et soumises au fluctuant. Si chaque chapitre s’ouvre par une courte série de planches au format classique, bien vite leur succèdent des assemblages de cases de longueur variables, s'étendant aussi bien sur plusieurs pages que sur une ou deux cases.





La vie de David Heatley n’a rien de particulier qui justifie qu’on fournisse l’effort incommensurable de surpasser l’illisibilité de ses planches. Illisibilité à la fois graphique –car certaines planches sont tellement enserrées les unes entre les autres, tassées à la va-vite, qu’on louche pour apercevoir quelque chose du dessin ou du texte-, mais illisibilité également conceptuelle –car David Heatley nous balance tous les évènements de sa vie, sans ordre et de manière décousue. Matière brute à l’état brut : on peut apprécier la spontanéité, mais c’est bien la seule chose qui semble valable dans tout cet amoncellement de parcelles de vie pour lesquelles le dessinateur semble vouer une fascination qui virerait presque à l’onanisme. Et ainsi on découvre les périodes palpitantes de son existence : « moi en train pratiquer ma première sodomie », « moi dans mon premier appartement d’étudiant », « moi au restaurant avec papa », « moi en train de dessiner »… Le tout s’enchaînant de manière saccadée, entraînant une lecture plutôt désagréable.





On l’aura donc compris : lire la vie de David Heatley provoque beaucoup de désagréments cérébraux pour un intérêt moindre –sauf si l’on se passionne pour les déboires insignifiants à la mode « Loft Story ». Dommage que l’auteur nous file son mal de tête et qu’il parvienne à nous transmettre sa sensation d’avoir le cerveau sans dessus dessous. Peut-être que s’il avait accepté d’organiser et de trier ses dessins pour n’en garder que le plus pertinent, plutôt que de tout conserver avec la précaution d’un fétichiste et de nous bourrer le crâne de détails inutiles, l’originalité et la fantaisie de son point de vue sur les évènements se seraient révélés au-delà du sentiment de n’être confronté qu’à un bloc nauséeux de dessins minuscules.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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