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Citation de Charybde2


Klara Engelman, jolie fausse blonde aux lèvres et aux seins refaits, glamour à souhait, mariée au tapageur magnat de l’industrie Sam Engelman qui possédait des hôtels et des immeubles à New York, Moscou et Saint-Pétersbourg, avait tout pour alimenter la presse à sensation. La Hongroise n’était pas issue de la haute société mais du mannequinat. Dans son adolescence, au cours d’un voyage aux États-Unis, elle avait remporté un concours Miss Bikini à Las Vegas, où elle avait fait la connaissance de Sam, qui était membre du jury – le genre de détail croustillant qu’adorent les tabloïds.
Cependant, en 2008, Klara avait déjà trente-six ans. Elle était mère d’une fillette de douze ans, Juliette. Elle avait obtenu un diplôme en relations publiques au Saint Joseph’s College à New York, et semblait vouloir prouver qu’elle était capable de réussir sans l’aide de personne. Avec une décennie de recul, on comprenait mal l’indignation qu’elle avait provoquée au camp de base. Son blog, publié dans Vogue, contenait, certes, quelques photos ridiculement stylisées sur lesquelles elle portait des tenues à la mode mais, a posteriori, il ne faisait pas de doute qu’elle avait essuyé des réactions sexistes et méprisantes. Les reporters avaient fait d’elle la bimbo par excellence, l’antithèse de la montagne et des populations locales – la vulgarité occidentale contre la pureté des espaces indomptés -, alors qu’en réalité elle n’était pas si cruche que ça.
Elle avait participé à la même expédition que Johannes Forsell et son ami et dorénavant secrétaire d’État Svante Lindberg. Ils avaient donc payé soixante-quinze mille dollars chacun pour être guidés jusqu’au sommet, ce qui contribuait certainement à l’indignation générale. On s’alarmait en effet de ce que l’Everest ne devienne un repaire de nouveaux riches en quête de sensations fortes pour booster leur ego. L’expédition, dirigée par le Russe Viktor Grankin, était forte de trois guides, d’un chef de camp de base, d’un médecin et de quatorze sherpas – en plus des dix clients. Il en fallait, du monde, pour faire monter les riches.
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