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Citation de Dandine


Markus Schwartz arborait tous les accessoires d’un dramaturge : chapeau noir au bord large comme une roue, cheveux longs, barbichette, lunettes d’écaille, foulard au vent, manteau de velours, pantalon rayé, chaussures noires vernies, bague à la tête de mort, canne originale, cartable plein de drames, crayons noir et rouge, et un gros livre sur la dramaturgie. Il avait l’habitude d’aller au parc, son cartable sous l’aisselle, un livre ouvert à la main qu’il lisait tout en marchant et soulignait au crayon rouge ou marquait de points d’interrogation ou d’exclamation appréciatifs. Il avait toujours à la bouche Sophocle, Eschyle, le Faust de Goethe, Shakespeare, Les Tisserands de Hauptmann, qu’il mêlait à toutes les conversations. Ses drames avaient failli être mis en scène d’innombrables fois à Berlin et même dans cette ville-là, c’est du moins ce qu’il racontait à qui voulait bien l’entendre, mais chaque fois la censure s’était mise en travers… Une hostilité permanente régnait entre lui et Dieu, et dans ses drames que personne n’avait jamais vus, il accablait à toute occasion le Ciel, la censure et bien évidemment tous ces pays rétrogrades… On peut même dire qu’il n’existait que par la censure, son adversaire, sans laquelle aucun obstacle ne se dressait sur son chemin.
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