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Critiques de Delphine H. Edwin (15)
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Babel, Les rouages sous les tours

Babel, les rouages sous les tours est une revisite pertinente du mythe de Babel, en version SFFF.



Ici, on est dans de l’uchronie. On se situe à Babylone à l’époque de la construction de la tour, toutefois celle-ci s’effectue avec des technologies que l’on rencontre plutôt au XIXème en pleine industrialisation.

Babel est un mélange pertinent de tradition et de modernité, de passé et de présent. On n'a pas le point 0 à partir duquel le cours de l'Histoire a changé, mais l'uchronie fonctionne malgré tout. Je regrette cependant de ne pas avoir passé plus de temps à explorer cette cité et ses rouages, justement. Le roman est assez court, et aurait gagné selon moi à parcourir davantage ces aspects-là.



Mais j’ai aimé la manière dont le roman aborde des sujets sociétaux : on est, avec la construction de cette tour, en plein dans la lutte ouvrière et dans la défense de droits des travailleurs. C’est très pertinent, mené avec justesse, sans gros sabots.



Autre gros point fort du roman : la manière dont il aborde la question religieuse, indissociable du mythe. Dans Babel, ce qui va créer la discorde n’est pas le langage, mais la confrontation de plusieurs croyances, le monothéisme étant en passe de dominer toutes les autres. Une très belle manière (caustique) de rappeler les début du christianisme… Avec le saupoudrage de fantastique par-dessus, on a ici quelque chose d'assez mystique, entre surnaturel et réalité, comme un pont jeté entre deux mondes, l'ancien et le nouveau, irréconciliables.



Malheureusement, il y a une romance qui ne m’a pas convaincue.

Alors oui, il y a de la diversité dans les relations amoureuses, puisque l’on évoque le polyamour. Mais ça ne suffit pas pour que ça marche. Elle est déjà beaucoup trop rapide pour être totalement crédible. Le roman est court, encore une fois, donc les relations entre les personnages évoluent très très vite, sans approfondissement. C'est un peu dommage.

J’ai aussi eu la sensation que cette romance prenait le pas sur l’intrigue principale centrée autour de la Tour, qui aurait mérité davantage de développement selon moi. Malheureusement, je n'aime pas trop quand la romance arrive au premier plan au détriment de l'intrigue. je n'ai pas trouvé l'articulation des deux très évidente.



je trouve que Babel souffre surtout d’un mauvais positionnement. Il a les attributs du format court mais sans le côté percutant, et n’est pas assez approfondi non plus pour me satisfaire pleinement en tant que roman. De ce fait, je reste sur un sentiment un peu partagé à la fin de cette lecture. Toutefois, c’était une bonne découverte et je ne regrette pas mon voyage à Babylone.


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Féro(ce)cités

Etes-vous plutôt team poils, plumes, ou écailles ?



Le recueil Féro(ce)cités se compose de 10 nouvelles, qui nous emmènent dans dix univers citadins différents. Sur les traces d'animaux.



Le recueil est assez uniforme, tant dans sa forme que dans son contenu. Les nouvelles tournent autour de la cinquantaine de pages, et chacune interroge le format de la nouvelle et les rapports qu'elle entretient avec d'autres genres, notamment le roman : ellipses, descriptions étirées, chapitres, récit emboîté…



Dans le fond, Féro(ce)cités est un recueil de fantasy animalière, et urbaine. Les animaux (il y en a beaucoup, vraiment beaucoup) de ces textes entretiennent des liens étroits avec les cités présentées. Celles-ci sont par ailleurs très bien développées, et sont l'enjeu même des textes. En effet, elles réunissent toutes beaucoup d'espèces animales en leur sein, et celles-ci sont voisines, ennemies, dans des rapports dominant/dominé… L'organisation même des cités est un ressort narratif important dans le recueil.



Les animaux de ces nouvelles révèlent des comportements universels connus de toute espèce vivante, Homme compris (survivre, trouver sa nourriture, défendre son territoire). Cependant, j'ai trouvé que le recueil allait plus loin en présentant des rapports et des caractères très humains : l'esclavage, la prostitution, la colonisation… Ces animaux révèlent alors les travers bien humains, et nous font nous rendre compte, si besoin était, à quel point tout ceci est un non sens total.



Fér(ce)cités est un recueil féroce, oui. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'optimisme ni d'espoir dans ce recueil. Certaines nouvelles sont d'ailleurs dures, et amères. Mais à leur manière, toutes sont touchantes, et bouleversantes.



Féro(ce)cités est un recueil de qualité, proposant des textes originaux, avec un point de vue différent, et surtout 10 plumes à découvrir, différentes mais complémentaires, offrant au recueil une très belle unité.


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Féro(ce)cités

Au XVIIe siècle, Jean de la Fontaine avait dépeint une société caricaturale à travers des animaux parfois antropomorphes. Au XXIe siècle, projet Sillex produit un recueil dans lequel les animaux sont le centre des nouvelles et nous dépeignent les travers de la société. Il n'y a pas d'époque pour dépeindre ainsi la civilisation et nous plonger face à cette critique. Et qui de mieux que les animaux, qui ont pu subir énormément face à l'Homme pour ainsi nous représenter ?



Fero(ce)cité est un recueil de 10 nouvelles écrit par 10 auteurs qui ne déméritent pas. Ils sont tous super investits et produisent un texte qualitatif même si certains ont pu moins me transporter que d'autres. Mais comme on dit, les goûts et les couleurs !



Si j'ai beaucoup aimé ce recueil c'est en partie pour cette dénonciation de cette société qui a été ainsi faite à travers les nouvelles. Entre colonisation, Capitalisme, Esclavagiste, etc. il y en a pour tous !



Et c'est sans parler des différents styles de narration, de temporalité, d'intrigue. Chaque nouvelle à son identité. Les décors proposés sont très variés et assez fascinant. Entre intrigue politique, jeux de pouvoirs, trahison, complot tout ça avec de l'action, de la découverte, de la magie ou même de la philosophie, il y a vraiment de tout et au moins une peu vous plaire !



Petit bémol néanmoins en terme d'animaux. Il y a un béluga, et ça c'est génial car clairement pas l'animal le plus commun ! Les cervidés ont aussi été de la parti... Puis il y a les lapins. Ces animaux mignons qui ne sont au final peut-être plus si mignon en les découvrant dans ces nouvelles mais surtout qui reviennent à plusieurs reprises. Et j'ai trouvé ça sacrément dommage mais compréhensible aussi pour ne pas entraver la liberté de l'écrivain, de ne pas avoir implémenté d'autres animaux.



De plus, je trouve que des nouvelles d'une cinquantaine de pages c'est carrément trop court ! Et c'est rare quand je le dis 😂 mais j'ai tellement aimé les décors, les plumes des auteurs, les personnages que pour certaines j'aurais aimé y voir carrément un roman ou une saga qui entremêle toutes ces intrigues. Mais la plupart des chutes restent carrément bien menées et donc ne gâchent aucun plaisir !



En bref, vous l'aurez compris j'ai énormément aimé ces nouvelles notamment pour leur dénonciation de la société ou encore leur côté poétique et messager. On ne peut toutes les aimer de la même manière ni au même niveau mais elles restent super appréciables à découvrir. Les décors, les personnages, l'univers, les intrigues, tout est vraiment a découvrir et donne envie d'en lire plus. Ça nous apporte même ce goût de reviens-y ! En une phrase : Je veux plus de fantasy animalière !
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Féro(ce)cités

L’ouvrage est un très joli livre avec une illustration très colorée et classe de Dogan Oztel qui annonce bien la thématique. Chaque nouvelle est précédée d’un dessin d’animal costumé, avec Djo Maz au crayon.



Il s’agit d’un recueil de 10 nouvelles, dans le genre fantasy animalière : ici point de trolls et elfes, de mages bourrins (quoique) ni de mort-vivant (quoique aussi en fait…). Les relations animales sont ici pour faire des analogies ou des allégories, et finalement faire se poser sans doute plus de questions sur les sujets traités que s’il s’agissait d’humains. La plupart des textes sont assez percutants, plus ou moins sombres, mais avec souvent beaucoup de sensibilité et des plumes tout à fait intéressantes à suivre.



La Voix des écorces de Pauline Sidre : La première nouvelle nous fait entrer de plein pied dans le genre fantasy animalière, avec des oiseaux cherchant à redécouvrir une ville dont beaucoup de secrets ont été oubliés. C’est assez subtil, avec une découverte du monde progressive, et un final surprenant. Un beau texte.



Entre chat et loup de Kevan Demillas : Cette nouvelle nous propose une enquête au sein d’une cité regroupant de nombreuses espèces animales cherchant à vivre autrement, si possible en harmonie, à l’abri de l’extérieur peuplé de carnivores… Mais la ville est en fait divisée en 4 quartiers, avec des tensions et des luttes de pouvoir. Un des textes les plus classiques mais agréable, proche de la fantasy habituelle, qui fait réfléchir sur les régimes alimentaires et la coexistence des espèces.



Que gèle la sève de Jason Martin : Un des textes les plus sombres du recueil, qui nous conte l’expédition d’un trappeur dans le Grand Nord Canadien à la recherche de son frère disparu, en plein blizzard. Critique de la civilisation des villes vs le grand air, et pique sur la colonisation des terres du nouveau monde… Ambiance très froide, avec de faux airs de la chose.



Rage d’Ambre de Xavier Watillon : J’ai eu du mal à bien rentrer dans ce texte, qui nous raconte le retour du descendant de famille de mages dans une ville en plein bouleversement. Un peu trop d’idées se mêlent ici, qui auraient nécessité plus de développement.



Piège à nuage de Eymeric Amselem : Texte très positif, on y retrouve un mage béluga volant parcourant les iles flottant au dessus de l’océan pour y propager l’idée que la terre est ronde et non plane… Le texte fourmille d’idée, et l’humour décalé du béluga passe très bien. Un très bon moment de lecture, avec une belle chute.



Ventreille de Édouard H. Blaes : Un texte assez prenant, dans lequel une troupe de théâtre divertit la population d’une ville assiégée, en proie à des luttes internes. L’un des membres de la troupe semble avoir un passé secret assez lourd, en rapport avec les représentations qu’il donne. Il y a beaucoup de choses dans ce texte, presque un peu trop, et j’aurai aimé qu’il soit un peu plus long à certains moments. Le mélange représentation de théâtre / espionnage fonctionne très bien.



Alba de Jais, l’Anonymographe de Fran Basil : Une frontière avec d’un côté les corbeaux, de l’autre les lièvres. Ils ont souvent eu des relations houleuses, mais trouvent toujours des arrangements… ou des compromis. L’héroïne Alba se retrouve au milieu d’un complot cherchant à renverser son dirigeant, alors qu’elle se trouve otage chez l’ennemi. Un texte assez touffu, dur, mais très bien mené, avec une chute que je n’avais pas vu venir.



Peau de lapin, peau de chagrin de Thomas Fouchault : Le texte le plus dur du recueil, qui décrit la descente aux enfers (presque au sens littéral) d’un marchand lapin venu à la grande foire pour écouler ses marchandises. Alors que la chance en affaire commence à sourire à l’animal, il se retrouve de plus en plus exploité, ne pouvant que subir sans espoir de se refaire. A chaque rechute on se demande comment les choses peuvent aller plus mal, mais l’auteur joue à faire souffrir son personnage. On croirait presque que l’auteur a eu une expérience avec le fisc alors qu’il était en liquidation de sa société et en plein divorce, et qu’il savait qu’il faudrait payer une pension 3 fois supérieure à son salaire, tout en apprenant qu’il avait un virus incurable rare. La vie de marchand apaisée quoi !



Mus de la Brèche de Jeanne Mariem Corrèze : Un joli texte sur le dernier voyage d’un passeur, allant d’une contrée sauvage à la grande ville des souris. Les dangers sont nombreux, mais le travail du guide est toujours fait avec professionnalisme. Finalement, la ville qui promet le repos n’est pas décrite comme le havre de paix qu’elle devrait être, mais la quête du passeur va au delà de la simple sécurité.



L’incarnation d’Oalzo de Delphine H.Edwin : Un texte dans lequel on se sent au départ un peu perdu, mais qui se dévoile au fur et à mesure pour un final apaisé. Pas mal de questionnements sur la parentalité, sur les choix et les désirs des enfants, au milieu d’un monde compliqué par les rivalités et les problèmes du monde. Un assez beau texte avec pas mal d’émotion.



Ce recueil original est donc de très bonne qualité, il réunit des textes très singuliers, par des auteurs talentueux. Les questionnements sur l’actualité sont nombreux, les situations sont originales et permettent pas mal de parallèles, de critique de la société. On ne peut que saluer aussi la galerie de personnages principaux, allant du très sympathique au calculateur froid. A nouveau une bonne production de Projet Sillex.
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Féro(ce)cités

Repéré lors des Imaginales d’automne en 2021, j’avais très envie de découvrir ce recueil. J’ai profité de mon passage aux Imaginales 2022 pour me le procurer ! Les auteurs et autrices sont charmants (et drôles) et le livre a remporté un prix, que demander de plus ?



Je sais que le recueil de nouvelles a du mal à rencontrer son public en France et plus largement dans les pays francophones. Pourtant c’est l’occasion de découvrir de belles plumes et de lire des histoires courtes ! Un exercice plus difficile qu’il n’y paraît qui a été très bien réussi.



Si vous aimez la fantasy et les mondes imaginaires peuplés d’animaux, vous trouverez votre bonheur. De nombreux thèmes sont abordés dans des histoires variées, allant du poétique au plus gore. Gros plus pour la liste des triggers warnings à la fin de l’ouvrage !



Je n’ai pas aimé de la même manière toutes les nouvelles, mais globalement c’était dépaysant et fascinant. Voici en bref, mon avis sur chacune :



Nouvelle 1 – La Voix des écorces : J’ai eu du mal avec l’écriture très littéraire et tous les noms des espèces de chaque oiseau précis mais l’univers est maîtrisé et très intéressant. J’avais deviné un peu tout le plot twist ce qui est dommage.

Nouvelle 2 – Entre chat et loup : J’ai tout simplement adoré ! L’écriture, les personnages, l’univers et la nouvelle. Hyper dynamique tout en étant dans un univers qu’on imagine bien. Au top !

Nouvelle 3 – Que gèle la sève : On a une frontière fine entre un espèce de western et une maladie dévorante. Archi cool et immersif. Petit côté glaçant et horreur chouette. La fin aussi laisse place à l’imagination mais parfaitement maîtrisé.

Nouvelle 4 – Rage d’Ambre : une histoire de lapins magicien, j’ai trouvé l’intrigue un peu floue. J’ai moins accroché à cette nouvelle et l’univers car ça m’a semblé complexe pour une nouvelle, ça aurait peut-être nécessité d’être développé dans un roman.

Nouvelle 5 – Une histoire onirique d’un béluga rêveur. Une histoire parfois poétique aux accents philosophiques. Un joli conte bien raconté.

Nouvelle 6 – Ventreille : Encore une fois, une nouvelle très poétique, un côté révolution dystopique assez cool. Petit clin d’œil au théâtre bien ancré dans l’histoire. J’aimerais lire l’auteur dans un roman plus long.

Nouvelle 7 – Alba de Jais, l’Anonymographe : j’ai adoré les personnages et l’histoire me laissant un peu penser à la colline aux lapins, en revisité. L’écriture était hyper chouette, j’étais captivée jusqu’au bout.

Nouvelle 8 – Peau de lapin, peau de chagrin : certainement la nouvelle qui m’a le plus captivée. La tentation monte crescendo pour atteindre son apogée à la toute fin. C’est extrêmement bien raconté, une pépite.

Nouvelle 9 – Mus de Brèche : une nouvelle très descriptive dont j’ai eu du mal avec le rythme. L’histoire était touchante mais il manquait une petite étincelle pour que ça me touche vraiment.

Nouvelle 10 – L’incarnation d’Oalzo : une histoire très originale, poétique et douce. J’aurais aimé en savoir davantage sur l’univers mais ça restait très joli à lire.

En bref, un recueil qui mérite le détour et j’espère pouvoir relire ces plumes dans leur propres romans !
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Féro(ce)cités

Méfiez-vous des apparences : derrière cette illustration, ce ne sont pas des textes enfantins que vous rencontrerez… loin de là !

Féro(ce)cités = des animaux par dizaines et des villes qui deviennent, elles aussi des personnages à part entière…



Voilà 10 nouvelles proposées par 10 auteurs différents (hommes et femmes), chacun offrant sa vision de la thématique. Mais dans l’ensemble, on peut quand même souligner une certaine violence ou en tout cas des situations plutôt difficiles pour les personnages que l’on rencontre dans ces aventures.

Finalement, derrière cette fantasy animalière, on retrouve des thématiques très humaines et finalement peut-être même encore plus fortes que si les héros avaient notre apparence.



10 textes sur la même thématique, on pourrait redouter la répétition… mais non !, aucune ressemblance entre les récits ; les univers n’ont rien à voir les uns avec les autres et les héros qui y évoluent non plus même si certaines espèces ont davantage inspiré les auteurs et autrices.

Des oiseaux, des lapins, des ratons-laveurs, des chats, des lapins, des souris, des corbeaux, des lapins, des cigognes, des carcajous et… ah oui, des lapins ! Une faune assez nombreuse se cache entre ces pages mais il est vrai que le lapin semble avoir rencontré un succès fou. Ce qui, personnellement, me laisse assez perplexe mais pourquoi pas après tout… en tout cas, quelle que soit la taille et l’apparence choisies pour leurs héros et héroïnes, à plumes ou à poils, cela fonctionne (mais où sont les écailles – très peu présentes -, les carapaces et les insectes ?!).



Dans leurs nouvelles de 40/50 pages (toutes ont quasi le même format), certains auteurs ont opté pour des styles plutôt descriptifs ou introspectifs alors que d’autres ont préféré miser sur l’action et un rythme beaucoup plus effréné. Certaines narrations suivent un schéma chronologique très linéaire où d’autres s’amusent un peu plus avec les ellipses narratives et les flash-backs. Il y en a pour tous les goûts.

Bien sûr, toutes les aventures ne m’ont pas portée avec le même enthousiasme ; certaines m’ont davantage interpelée, marquée ou émue mais globalement, pas de fausses notes, pas de raté, pas de flop retentissant. Juste une question de goût et de sensibilité.



De ce fait, je retiens principalement deux nouvelles (celles que j’ai encore bien en tête quelques semaines après avoir terminé ma lecture du recueil) :

- Peau de lapin, peau de chagrin de Thomas Fouchault qui, sous forme de conte (noir) est, à mon sens, une métaphore de la société capitaliste qui alpague, promet fortune et succès, accroche, dévore et suce jusqu’à la moelle. J’ai aimé la plume imagée, j’ai aimé le rythme, j’ai aimé la montée en tension vers l’inéluctable… et la conclusion qui ne pouvait être autre. Bravo.

- Que gèle la sève de Jason Martin (alias Monsieur Loup) même si là, je ne suis pas très objective. Il faut dire que celle-ci, je l’ai lue deux fois et les deux fois avec le même plaisir. C’est un récit d’atmosphère qui fait voyager (quasi du nature writing à certains moments), l’ambiance est hyper bien rendue. Calamité est un personnage trop chouette (en plus en guest, il y a un gros chat bien connu de nos services ! ^^), l’intrigue est claire (mais pas simpliste), le suspens monte crescendo… jusqu’au dénouement. Je m’y croyais.



Mais beaucoup d’autres aventures m’ont convaincue : La Voix des écorces et Mus de la brèche pour leur côté visuel, Entre chat et loup pour son dynamisme, Ventreille pour sa construction théâtrale ou encore L’Incarnation d’Oalzo pour l’émotion qu’elle a suscité en moi.

Encore une fois, je trouve tous les textes extrêmement qualitatifs en terme d’écriture, construction d’univers et d’intrigues et propositions de personnages ; certains ont simplement plus facilement touché quelque chose dans mes habitudes de lectrice. Mais je suis sûre que chaque lecteur trouvera au moins un récit qui lui parlera et le touchera.



Editer une anthologie de nouvelles, qui plus est de fantasy animalière, c’est un pari osé mais le pari est amplement réussi à mon avis. Le livre est aussi beau à l’extérieur que les textes qu’il renferme. Des auteurs et autrices qui confirment leur talent, d’autres que je ne manquerai pas de suivre dorénavant assidument…

Bref, une belle réussite que je vous invite vous aussi à soutenir et à découvrir. Les éditions Projets Sillex ont en plus une “politique” novatrice et valorisante, notamment pour les auteurs ! Alors qu’attendez-vous ?
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Féro(ce)cités

C'est comme lire les Animaux du bois de Quat'Sous, Watership Down et Beastars.

Un des recueils de nouvelles les plus exaltants qui m'ait été donné de lire. Les 10 plumes sont un ravissement et nous entraînent dans des histoires souvent TRES SOUVENT sombres, tristes, poignantes (mais avec une dose d'humour quand il faut). Le thème de fantasy animalière, pas forcément pour les enfants, implique d'avoir des histoires qui sont le reflet de notre société, comme il se doit. J'ai apprécié que chaque auteurice s'approprie le thème sans tomber dans des travers de violences gratuites, comme il m'a été donné de le lire dans la SFFF. Pour cela les TW à la fin du livre ont été un gros plus et j'ai beaucoup aimé le tableau croisé pour choisir sa nouvelle à lire selon son humeur. Du coup à quand le recueil 2 de fantasy animalière ?
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Féro(ce)cités

Une excellente anthologie, de la maquette au contenu des textes.

Un enthousiasme variable de ma part en fonction des ambitions des différentes nouvelles, mais la densité qualitative demeure indéniable, d'autant plus au regard de la cohésion thématique de l'ensemble.

On aimerait lire des anthologies de cette qualité plus souvent. En tout cas moi j'aimerais, c'est ce que je veux dire.
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Féro(ce)cités

Des univers et des personnages très marquants, des plumes affirmées et originales, des ambiances sombres, de la tension : une qualité pour l'ensemble du recueil. La fantasy animalière a cette capacité à nous entrainer loin, pour mettre à vif les travers de nos sociétés, les émotions et les violences.
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Babel, Les rouages sous les tours

J’ai beaucoup aimé le style du récit entre mythe, conte et récit introverti. Les relations entre les personnages sont bien amenées et permettent d’explorer (ce qui reste rare dans ce type de récit) les orientations amoureuses et sexuelles bi et le polyamour. J’ai été peu déçue de la fin qui ne clôt pas vraiment l’histoire personnelle de la famille, seulement celle plus mythique / biblique / historique de la création d’un dieu unique dans un folklore mi fantastique mi réaliste.

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Les Portes de l'Envers

Etant lecteur assidu des productions Silex, j'attendais avec impatience cette nouvelle production et surtout j'attendais d'en prendre plein la vue avec ce thème qui allait pouvoir explorer de nouvelles contrées et des propositions toutes plus riches les unes que les autres.

J'avais d'ailleurs prévu de faire un petit retour pour chacune des nouvelles, mais au fur et à mesure de ma lecture j'ai abandonné cette idée. Plutôt, je vais donner un avis général sur l'ouvrage au vu de la certaine homogénéité des différentes propositions.

Et malheureusement cette consistance n'est pas pour le mieux.

Je dois avouer avoir été extrêmement déçu par cette anthologie.

La première nouvelle représentait plutôt un bon démarrage, et après lecture de toutes les nouvelles je pense qu'elle se situe dans le top 1 ou 2 ce qui légitime également son placement en tête de gondole si je puis dire. Malheureusement, si elle se trouve dans le top de l'anthologie ce n'est pas parce qu'elle m'a complètement conquise, mais peut-être surtout en comparaison des autres. Mais à cet instant, j'étais encore confiant sur la qualité de l'oeuvre, j'ai vite déchanté.

Une seconde nouvelle aura piqué mon intérêt, principalement du fait de sa structure, mais comme la première, même si certaines parties étaient intéressantes et dignes de lecture, il manquait toujours quelque chose pour les faire vraiment décoller. Faiblesse des personnages ou des structures narratives qui ne racontent au final que très peu de choses, je ne pouvais m'en contenter totalement.

Pire encore fut le reste de cette anthologie.

Moi qui m'attendait à voyager, à découvrir des univers inédits auxquels je n'aurais jamais pensé, je me suis retrouvé avec des propositions presque toutes aussi clichées les unes que les autres. Pour preuve, je ne citerais que la dernière qui montre un isekai à travers le réveil d'une personne sortant d'un coma. Si cela n'est pas l'idée la plus basique possible pour ce genre d'ouvrage je ne sais pas ce qui pourrait l'être.

Et encore, que les propositions ne soient pas inédites ou novatrices, je pourrais tout à fait l'entendre si les nouvelles étaient prenantes, mais ce n'est là aussi pas le cas. Les péripéties sont pour la plupart sans grand intérêt. Les personnages n'ont pratiquement jamais vraiment d'arc narratif. Et qu'on ne me dise pas que le format de la nouvelle le rend compliqué. Il est tout à fait possible de montrer l'évolution d'un personnage sur une nouvelle, une ou deux nouvelles l'ont à peu près réussi, mais c'est bien trop peu après cinq cent pages de lecture.

Encore une fois, je suis vraiment déçu des récentes productions Silex. Déjà leur dernier roman n'avait que très peu d'intérêt et m'avait déjà déçu, c'est une nouvelle fois le cas de cette anthologie.
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Féro(ce)cités

Recueil plutôt agréable à lire, c'est toujours un peu inégal (forcément), mais pour le coup j'ai plutôt eu plus de bonnes surprises que de mauvaises :) Je ne vais pas détailler nouvelle par nouvelle (il y en a dix), mais globalement je dirais qu'il y en a 4 que j'ai trouvées bien ou très bien, 3 que j'ai trouvée sympas, 2 bof et 1 qui ne m'a pas plu : on est plutôt sur une bonne moyenne ! Et avec des styles assez variés et des scénarios diversifiés, qui exploitent (pour la plupart
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Babel, Les rouages sous les tours

Merci à Yby Editions de m'accorder sa confiance pour la lecture de Babel, les rouages sous les tours écrit par Delphine H. Edwin et illustré par Maéva. Ce titre est paru en décembre 2022.

Il s'agit d'un thriller uchronique et fantastique. Autant vous dire dès le début qu'il ne s'agit pas du tout de mon domaine de prédilection. Mais j'ai été attirée par le titre et l'illustration de couverture très rapidement.



J'ai beaucoup aimé le récit et les personnages. Les événements au début sont durs. Les protagonistes sont obligés de quitter leur terre où ils ont bâti (commencé du moins) la fameuse tout pour des Anges, pour leur foi, sur plusieurs générations.

Après leur fuite, Neïma et Phrédriq, parents de deux filles, décident de retourner à Babel afin d'achever la construction de la tour. Leur résilience est l'une de leur plus grande valeur. Neïma est pleine d'espoir. Une nouvelle vie leur tend les bras, la ville aurait été nettoyée et serait de nouveau habitable. Plus de brouillard qui rend malade.

Durant leur voyage ils rencontrent une jeune persane, Fören, qui va bouleverser leur couple. Un lien se tisse entre Fören et la famille de Neïma : une amitié, une fraternité, ou autre chose ?

Tout semble idyllique une fois arrivé à Babel. Une communauté bienveillante voit le jour. Jusqu'au jour où réapparait le smog. Est-ce lié à l'activité humaine pour la construction de la tour ou bien autre chose ? Pourquoi continuer le chantier alors ? C'est à ce moment que j'ai commencé à me poser des questions : de quoi sont capables les Hommes par croyance et vocation ? Jusqu'où sont-ils capables d'aller ? Quels sacrifices sont-ils prêts à faire et pourquoi ? Pour qui ?



L'aspect croyances et religion m'a un peu dérangé au départ car je ne suis pas croyante, mais les événements qui sont arrivés ont effacé ma réserve pour laisser place à l'intrigue qui a attisé ma curiosité.

Je ne dévoile pas les détails de la vie de ce trouple et les épreuves qu'iels vont vivre car c'est le coeur de l'intrigue. L'aspect fantastique se mêle parfaitement à l'ambiance religieuse. Cela m'a permis de finir le livre.

Les protagonistes sont en proie au doute face à leur foi car ils subissent des choses horribles. Ils se questionnent : quelle est la place de l'Homme ici-bas ?



La raison originelle de la construction de la tour pose un problème aux humains. Ces derniers finiront par comprendre que cette construction, finalement, c'est la leur. Pas la tour des Anges, pas celle de Dieu. La leur, celle DE Babel.



Cette lecture a été un peu complexe pour moi, j'ai eu du mal à entrer dans ma lecture malgré les quelques connaissances acquises durant mes études en matière de religion.

Ce que j'ai aimé néanmoins : la relation des personnages les uns avec les autres, une communauté bienveillante qui fait fi des différences. Une uchronie qui selon moi devrait être une réalité de nos jours.

Il y a encore du chemin à faire, mais comme Neïma, je suis pleine d'espoir.



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Babel, Les rouages sous les tours

Ce roman a été une vraie surprise ! Je ne savais pas où je mettais les pieds, mais je m'attendais définitivement pas à les mettre... là.



Un entremêlement de genres ? Carrément. Par un habile jeu autour de la Tour de Babel, on va explorer le côté historique/uchronique en allant se frotter au fantastique, au thriller et même à l'horreur. Et sérieux, j'ai adoré ça !



On suit la famille de Neïma qui, après un premier éloignement de la construction de Babel, finit par y revenir des années après, malgré la promesse qu'elle s'était faite de ne jamais y remettre les pieds. Évidemment, on comprend vite qu'elle aurait mieux fait de s'écouter.



Le roman progresse vraiment tout du long dans différents tons, suivant les différents genres, et j'ai trouvé ça très original. Si le début se présente clairement uchronique avec une atmosphère très particulière et marquée qui demeure tout au long de la lecture, on finit par être confronté à un côté romance, puis au fantastique, pour bifurquer petit à petit vers le thriller/horreur.



Ainsi, nos émotions sont constamment appelées à émerger et évoluer. J'ai tout ressenti durant ce bouquin. De la tendresse pour cette famille si positive et équilibrée, puis de la peur au même titre que Neïma, de la colère aussi (pour des trucs que je révélerai pas niéhé), de l'angoisse, de la douleur... j'ai même eu les larmes aux yeux à un moment donné. Tout, vous dis-je !



Et puis plusieurs sujets sont évoqués de par cette histoire, notamment le polyamour que j'ai trouvé très bien traité, d'une manière très bienveillante. J'avais peur de la façon dont ce serait amené (c'est perso, mais c'est la première fois que je lisais un roman avec cette représentation et je n'avais pas envie de voir une histoire mettant en avant des questions de rivalité, de jalousie ou autre) et c'est fait avec tant de naturel et de positif que je ne peux que saluer. Parallèlement, et pas des moindres, la question relative au culte, que j'ai trouvée extrêmement intéressante.



Bref, beaucoup de choses dans ce roman, mais surtout un univers original, avec ces différents genres entremêlés que j'ai trouvé vraiment bien fichu, des personnages auxquels on ne peut que s'attacher, le tout associé à ce point de départ autour de la Tour de Babel qui m'a surprise autant que ravie. Je recommande complètement !
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Féro(ce)cités

Un concept original, avec des plumes diverses et variées, mais un résultat que j'ai trouvé assez bancal mine de rien. C'est plein de bonnes intentions et même d'ambition(s), mais... ça ne fait pas tout.

Je n'ai pas perçu non plus de réelle cohérence d'ensemble, ce qui fait que je ne suis jamais tout à fait rentré dans ma lecture, ce que je regrette.
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