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Critiques de Delphine Solère (4)
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Les risques de l'improvisation

Un grand moment de musique : on entend le jazz des grands : Miles Davis, Duke Ellington, Ella Fitzgerald, Chet Baker, ... et beaucoup d'autres, et il donne même envie de les (ré)écouter. Bon, on y parle aussi variété française, puisque pour vivre Élysée écrit des musiques sur des paroles très "variétés", parfois il vaut mieux écouter des chansons étrangères, au moins on ne capte pas la vacuité des propos. Mais, c'est un travail alimentaire pour Élysée qui lui permet des extras comme payer le train, le taxi ou l'hôtel pour filer tel suspect, se cacher de ses poursuivants : merci Léo Fériot (le parolier et interprète payeur).

Un polar drôle, léger et musical, quoi de mieux pour cet été ? C'est drôle et léger parce que les personnages sont assez peu attendus dans les situations auxquelles ils font face, ils sont maladroits, gênants, bruyants là où il faudrait du calme et ne pensent qu'à la musique qui les habite (et les nourrit). Je dis les personnages car Élysée s'adjoint les services (et plus car affinités) de "Déborah, la belle contorsionniste douce comme une ballade de Richard Galliano" (4ème de couverture) et de Vauchillon, un collègue marseillais qui lui trouve du boulot et la planque lorsque les ennuis commencent. C'est drôle aussi parce que Delphine Solère fait preuve d'un style audiardien qui mêle argot, expressions humoristiques, une gouaille fort bienvenue et fort agréable ; par exemple lorsque les jazzmen jouent à l'enterrement d'un richissime éleveur de poulets (accessoirement père de la jeune fille évaporée à Notre Dame de la Garde) : "Il y avait un passage assez chiant à cause d'un changement de rythme que le batteur négocia avec la maestria d'un coureur de Formule 1, puis les endimanchés, à la vitesse d'un gastéropode qui aurait fumé du libanais, disparurent dans la grande église." (p. 60)

L'enquête est longue à démarrer puisque c'est uniquement page 110 qu'Élysée se sent "mêlé à une sale affaire. J'ai su aussi que je ne pouvais plus faire confiance à personne. Ni les amis ni la police. J'ai ressenti un trouble que je ne connaissais pas. Le sentiment d'avoir cherché volontairement à me mettre dans une situation débile et maintenant de ne plus pouvoir la maîtriser." Mais cette relative lenteur du début n'est pas rébarbative, bien au contraire, tant on se plaît en compagnie d'Élysée et de ses amis, les musiciens vivants et les morts. En fait, on aimerait bien prolonger un peu les moments avec eux tous, les bons moments du début ou les plus durs (mais toujours drôles de la suite). Je ne sais pas si une suite est prévue, mais si oui, j'en suis !
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Les risques de l'improvisation

Sur un air de jazz……



Ce livre est écrit par une femme mais le narrateur est un homme… l'auteur réussit parfaitement à se mettre dans le corps et les pensées de ce dernier, et ceci avec brio.



Elysée Gaumont est donc saxophoniste, un peu hâbleur, un peu parolier, un peu dragueur, un peu « je brûle la vie par les deux bouts », je bois, je mange, j'oublie le sport et je laisse cinq fruits et légumes par jour aux autres… Jusqu'au jour où l'accident vasculaire cérébral le rattrape…. Il n'a pas d'autres choix, s'il veut s'en sortir, d'oublier la divine bouteille, de manger équilibré et d'enfourcher un vélo…. Ce qu'il fait ….. (Comme quoi, les hommes savent être raisonnables…enfin dans les romans…)



La bicyclette, ça mène à tout, même aux rencontres improbables avec une belle jeune fille qui demande à faire cadenas commun avant de disparaître dans la nature et de ne pas revenir…Et forcément, notre homme, en plus d'être musicien (mais il ne doit pas trop souffler, il sort d'un AVC), est curieux ….(d'habitude ce sont les femmes …) et il se met dans la tête de retrouver la propriétaire de la bécane (qui n'est pas ordinaire, c'est un vélo BMW…)….

Evidemment l'histoire ne sera pas simple sinon il n'y aurait pas de livre….

De fil en aiguille, notre petit (car il n'est pas toujours courageux) héros, va se retrouver dans des situations qui lui échappent…. Il ne sait pas trop s'il veut s'en mêler ou pas…mais, je vous le redis, il montre une certaine curiosité et sa copine a bien envie de savoir elle aussi ….



Les chapitres ont tous un titre anglais et correspondent parfois à des morceaux de jazz, des chansons ou des films …. Ecouter Billie Holiday en même temps que les protagonistes a été un vrai bonheur.

L'écriture est rythmée (normal, me direz-vous avec toute cette musique…), pleine d'humour de bon aloi, de cocasseries, de dérision intelligente. Elysée Gaumont ne se prend pas au sérieux et Delphine Solère non plus. Mais pour autant, elle n'écrit pas n'importe quoi. Les personnages sont bien campés, les événements amenés progressivement et le lecteur sourit souvent, ce qui est plaisant.



Il y a une trame d'enquête, légère, idéale pour maintenir l'envie de lire sans prise de tête.

Sous des « airs de ne pas y toucher », on sent que l'auteur (e) a de la culture mais elle n'étale pas ses références, elle en glisse quelques unes à bon escient, sans ostentation. On peut même trouver entre les lignes quelques messages sur le manger bio, les intermittents du spectacle et autres….



Une lecture sans prétention, qui détend celui qui découvre cette plume un peu caustique avec laquelle on passe un moment sympathique et même plus si on l'accompagne de musique… Il est presque dommage que Delphine Solère n'ait pas associée une play liste à la lecture de ce roman….


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Le goût du désamour

Delphine se rend compte qu'elle n'est plus heureuse dans son mariage et que l'homme qu'elle avait épousé n'était plus le beau journaliste qu'elle aimait, mais plus qu'un vieillard gras, ridé. Après tout, que c'était-il passer ces dernières années ? Rien. Ils vivaient leur routine continuelle, elle n'était pas satisfaite sexuellement et il fallait que ça change. Elle retourne dans sa tête les différentes manières de quitter son mari, puis lui annonce. Pourquoi continu-t-il de nager ? Pourquoi ne s'arrête-t-il pas ? Puis un moment il semble s'agiter, elle commence à le rejoindre, il n'allait pas bien. Mais pourquoi le rejoindre et le sauver, alors qu'il suffit de le laisser mourir, là, au beau milieu de leur piscine ? C'est sans une once de remords qu'elle repart vers la villa, le laissant seul avec sa crise cardiaque et la tarte qu'il lui faisait tout les dimanches. Profitant de son veuvage, Delphine tentera tant bien que mal de s'épanouir sexuellement avec ses nouveaux amis, se livrant au libertinage, l'exhibitionnisme, le saphisme,... Et découvrir un tout nouveau monde qui l’écœurait autre fois.



L'enquête policière tout autour de la mort de Jean-Jacques, le mari de Delphine, ne m'a absolument pas convaincue, ni même le fait qu'elle arrive à échafauder un plan tout en gardant son calme, pour éviter d'être impliquée dans sa mort pour non assistance à personne en danger et qu'elle n'en éprouve pas le moindre petit sentiment. Une enquête où des preuves disparaissent comme par magie, où un policier couvre un coupable pour le simple fait d'avoir eu un coup de foudre ne passe pas trop, ni même que l'enquête s'arrête au milieu du livre pour faire place à la nouvelle relation entre Delphine et un certain inspecteur. Enfin j'imagine que l'on ne s'attarde pas trop sur l'histoire quand on lit un livre érotique. Néanmoins ce détail n'est pas plus gênant que ça et on passe vite à autre chose.



Les nombreuses scènes de sexe s'imbriquent bien dans l'histoire et sont pour la plupart justifiée, à l'instar de Fifty Shades of Grey où il suffit de se laver les dents pour être excitée (non, ce bouquin ne m'a absolument pas traumatisée). Cependant, le langage parfois trop cru pourrait en rebuté plus d'un. Parfois excitant, le plaisir n'ira pas plus loin que ça avec des morceaux de phrases plus au moins rebutantes comme « j'aime l'odeur de ses aisselles » ou « le trou à pipi » et définitivement je n'ai pas apprécié les scènes d'urologie.



Le goût du désamour est un livre qui se lit vite (à peine deux soirées) avec ses 240 pages, l'écriture fluide de l'auteur et le fait que pendant la lecture, on ne s'arrête pas sur les petits détails de l'histoire que l'on à moins apprécié, mais qui nous reviennent en tête après notre lecture. En bref, un bon moment, mais certainement pas un livre que je relirais.



Néanmoins, merci au forum Have a Break, Have a Book et aux éditions La Musardine pour cette découverte :)
Lien : http://onceuponatime.ek.la/l..
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Le goût du désamour

Delphine et Jean-Jacques sont mariés et ont 30 ans d'écart. Il est animateur radio plutôt célèbre, elle mène une vie oisive et riche.

Et soudain tout change! Lors de ses vacances au Touquet, Delphine se rend compte de ce qu'est sa vie avec J-Jacques et décide de le quitter.

Quelques brasses dans la piscine pour lui, elle va lui dire. Voilà c'est dit! Pourquoi ne stoppe-t-il pas? Et puis ça y est il réagit, lève un bras et son visage se crispe. Il fait une attaque. Delphine est là, elle s'en va.

Le lendemain elle appellera la police pour signaler sa disparition puis la macabre découverte dans la piscine.

Plusieurs événements alors s'enchainent: la venue de Gilles, le collaborateur de J-Jacques et cette aventure qu'ils ont, ces lettres poétiques et anonymes de ce soupirant inconnu, et surtout cette sensation de renaissance qu'éprouve Delphine.

C'est décidé elle va rattraper le temps perdu et cela passe par la redécouverte de plaisirs simples (marcher sous la pluie, lire un livre qui ne soit pas un Goncourt...) mais aussi de soi et de son corps. Ce corps qui, se rend-t-elle compte a lui aussi besoin de revivre et d'éprouver à nouveau des sensations.

Alors de retour à Paris, une fois les funérailles faites, Delphine reprend contact avec Gilles qui lui a proposé des "aventures sensuelles" avec des amis de toute confiance. Cela la fait sourire "aventures sensuelles" , synonyme politiquement correct de partouze.

Elle va alors découvrir un nouveau monde rempli de félicité et de sensualité au travers de pratiques sexuelles nombreuses et variées ( saphisme, partouze, sodomie, soumission...)



Comment décrire mon sentiment à la lecture de ce livre? surprise par la sensualité exprimée et les mots pour le faire.

Delphine est une jeune femme, qui par peur de la pauvreté et d'une vie comme sa mère, accepte de se laisser tout d'abord entretenir puis épouser par un homme beaucoup plus âgé qu'elle. Il lui faudra des années avant de se rendre compte que l'émerveillement n'est plus, que sa vie de riche est devenue celle de tous les autres grands bourgeois coincés dans un carcan social annihilateur d'individualité.

Alors lorsqu'au hasard de vacances au Touquet, la vue d'un postérieur sexy lui ouvre les yeux, son introspection commence et avec elle le besoin de sortir de ce piège de l'effacement de soi au profit d'un contexte social guindé .

Elle est alors prête à tout quitter pour se retrouver. La mort par noyade de son époux sous ses yeux sera sa délivrance.

C'est alors que Delphine se lâche.Elle est prête à rattraper le temps perdu.

Que ce soit dans la description des sentiments de Delphine ou des expérimentations nouvelles qu'elle va essayer, l'auteure a su garder un style tantôt poétique tantôt langoureux, il coule comme une eau de source tantôt rafraichissante tantôt pétillante de sensations.

Delphine nous émeut par sa recherche du plaisir, et en même temps nous effraie par sa nouvelle libéralité sexuelle. Elle est prête à tout tenter et même si certaines situations particulières ne sont pas de mon goût, je ne peux pas dire que j'ai été choquée ou gênée par ma lecture. Les scènes érotiques sont imagées et sensuelles, certaines peuvent aussi vous faire ressentir quelques émois profonds. Leur description est telle que l'on sent le plaisir des protagonistes et cet abandon de soi qui nous troublerait presque.

Elle vit chaque expérience à sa juste valeur, comme une découverte de nouveaux plaisirs et si parfois les débuts sont timides, elle suit sa nouvelle ligne de conduite et se laisse ensuite aller à ressentir et à revivre intimement.

Lorsqu'enfin elle découvre l'amour et qu'il lui apparaît alors impossible, notre sentiment à son encontre bascule vers une émotion plus douce. Oui elle se lâche et s'oublie dans les bras d'hommes et de femmes tous différents mais cependant son cœur lui n'est pas encore touché. Alors quand tout à coup cela arrive on vit avec elle ce trouble de la découverte.

J'ai vraiment aimé la manière d'écrire de l'auteure et même si je ne me suis pas identifiée à notre héroïne, j'ai suivi avec attention et émotion ses émois et ses doutes.

Sa nouvelle vie met en exergue les différences qu'il y a entre l'affichage de la liberté des soi-disantes sphères élitistes et leur véritable tolérance.

On vit avec elle cette nouvelle liberté qu'elle s'octroie et même si je ne suivrai pas ses pas je peux comprendre son besoin de se retrouver et de se sentir libre à nouveau. Elle est telle l'oisillon qui quitte le nid le jour où il apprend à voler, timide tout d'abord puis de plus en plus assurée.On a cependant peur qu'à partir trop vite elle ne se brûle les ailes.

Le personnage du flic, Zanecchi, lui aussi est touchant. On le découvre petit à petit ainsi que son implication dans l'histoire de Delphine et de sa nouvelle vie.Il est là où on ne l'attend pas. Il est celui que l'on découvre sensible, poète à ses heures, amoureux et effacé. J'ai apprécié cette image de l'homme qu'il véhicule, sobre et cependant troublant.

En bref, c'est un joli moment de lecture que j'ai eu là avec de l'émotion et quelques troubles dans la vision grivoise de l'émancipation féminine vue par Delphine.



Une réflexion plutôt bien imagée de l'émancipation féminine dans ces excès et libéralités mais cependant empreinte d'émotions et de sensualité.
Lien : http://breakabook.exprimetoi..
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