Dans ces deux ou trois heures d'un matin mouillé de septembre, toute la vie est déjà là: quitter les siens, en rencontrer d'autres, grandir, franchir des caps, faire des pas dans l'inconnu, créer tout seul du familier à partir de ce qui ne l'était pas, accepter la loi, se résoudre à ne pas tout choisir, partir seul... Oui, en vidant devant moi, comme un écolier sur le pupitre, cette trousse mystérieuse de la rentrée des classes, je réalise qu'on y retrouve en condensé toute l'aventure humaine. Il n'y a rien de jauni dans ces clichés de la rentrée, rien de nostalgique, il y a seulement le saut périlleux de l'existence.
"J'ai attendu", Timothée de Fombelle