[Salinger], plus difficile à bouger qu'une montagne, n'est jamais plus heureux que chez lui. C'est donc toujours à contrecoeur qu'il quitte sa maison, son bureau, les champs environnants, les bois, les sentiers, la grange, le tracteur, les chiens. Ses compatriotes peuvent bien célébrer chaque 4 juillet la fête de l'Indépendance, une cérémonie qu'il exècre comme toutes les autres, qu'elles soient locales, nationales ou cosmiques, il ronchonne. Les défilés lui paraissent d'une imbécilité sans nom. Aussi qu'on ne compte pas sur lui pour brandir la bannière étoilée. Un pique-nique occasionnel lui suffit. Il sait juste que ce jour-là, il ne recevra pas de courrier et ne pourra pas en poster.