Césaire était attaché à une croix invisible. Cloué par la peur.
Il arriva dans la cour, essoré de sueur. Le vent s'était levé et lui glaçait les os. Il marcha, voûté, tête baissée. S'arrêta devant le Tube. S'appuya contre la carrosserie. À bout de souffle. Épuisé par trop d'émotions. Il devait se décider maintenant. La grange ou la fuite. Son logis ou l'inconnu. La fatigue l'engourdissait, l'empêchait de raisonner. Non, il n'allait pas fuir. Finalement, la peur de l'inconnu, tout ce qui sortait du sentier battu de ses habitudes, l'emporta sur la crainte de se faire rosser.