Si le paradis existe, Kirkitzé, notre village, en était un petit coin. Nous vivions auprès de Dieu, tout là-haut dans les montagnes couvertes de forêts touffues; devant nous s'étendait à perte de vue la plaine fertile d'Ephèse qui était à nous tout entière jusqu'à la mer, à des heures et des heures de marche, remplie de figuiers, d'oliviers, de champs de tabac, de coton, de blé, de maïs et de sésame.