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Citation de enzo92320


[sur le match Reims-Austria Vienne de 1962]

La rencontre aller, à Vienne, avait été plutôt houleuse. Le public Autrichien avait insulté les joueurs français sans le moindre égard pour leur qualité de « visiteurs ». L’arbitrage avait été partial. Les Rémois avaient perdu un des leurs, expulsé du terrain, et s’étaient inclinés devant leurs adversaires. Les journalistes français, indignés, avaient multiplié les papiers vengeurs où joueurs et public Autrichiens prenaient figure de barbares. Ces compte-rendu avaient créé un climat de haine et de violence et, le jour du match retour, c’est tout un peuple qui montait à Paris pour laver l’affront. On cria vengeance. Paris-Jour titra : « Reims-Austria, il va y avoir du sport ! ». L’Equipe lança un appel au calme sous la plume de Jean Cornu : « Il est nécessaire d’oublier l’atmosphère de Vienne. La colère, le désir de vengeance n’engendrent rien de bon ». Malgré cela, le match fut un véritable enfer, les pauvres Autrichiens furent les victimes d’un déchaînement populaire comme on en vit rarement en Europe. « Les français étaient 40 011 contre 11, les joueurs d’Austria ont été hués, insultés, bombardés pendant une heure et demie et Paris a pris à Vienne le titre de public le plus odieux d’Europe. » (Louis Naville, Paris Presse). « C’était une ambiance de folie, d’hystérie collective et l’on craignait pour les joueurs Autrichiens, tant l’immense foule qui garnissait le stade était surexcitée. » (Paul Katz, Le Parisien Libéré). Gabriel Hanot, fondateur de la Coupe d’Europe prit la parole : « Le sort de la patrie n’est pas en cause. Il s'agit simplement d'un débat sportif où les participants parlent la même langue internationale avec des intonations propres à leurs pays. » Sous l’effet d’une cause exceptionnelle, les supporteurs avaient révélé leur véritable nature : des partisans haineux, uniquement inquiets de la puissance, de la victoire. Ils étaient venus là pour tuer, symboliquement.
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