Nous faisons l'expérience du vrai voyage, qui est le contraire de l'excursion. Le vrai voyage ne dépayse pas, le paysage n'est beau que par la vibration intérieure qu'il nous fait éprouver, exempte de toute curiosité pour l'inattendu. Comme une phrase musicale qui nous a touchés et dont nous attendons impatiemment le retour, chaque image de la forêt, en étant identique à la précédente, nous fait gravir un degré de plus en direction de l'absolu. La plaine, les arbres, le ciel, toujours la plaine, toujours les arbres, toujours le ciel, dans une suspension du temps qui ouvre la porte sur l'éternité.