Dominique Valbelle

excellente histoire de la pierre de rosette

de l'étude des hiéroglyphes

du talent de Champollion

même si très technique

Ce manuel, rédigé dans un style clair et précis, est destiné aux étudiants en égyptologie, ainsi qu'aux amateurs de cette discipline. Le plan de l'ouvrage est bien structuré, ce qui permet une bonne compréhension des institutions centrales et de leur évolution durant toute la civilisation pharaonique. Ce livre est d'autant plus important, qu'il retrace la mise en place du premier État au monde.

L’édition date de 1992. L’histoire évoluant très vite, ce manuel ne peut donc pas être considéré comme définitif. L’ouvrage se divise en deux parties : la première est consacrée à l’Egypte pharaonique et la seconde se focalise sur la dynastie ptolémaïque puis romaine. Les chercheurs s’appuient sur des documents écrits (ostraca, papyrus, parois des pyramides…)

La première partie débute à partir du règne d’Ounas et est consacrée au rôle prédominant du pharaon qui jusqu’au II ème millénaire cumule les « mandats » En effet, il n’y a pas de séparation entre le civil et le religieux. L’identification du souverain aux dieux (tel Horus, Rê) est déjà présente à l’époque thinite (-3150 avant J.C). Le pharaon est une personne sacrée. Il est le maître de la crue du Nil. Même mort, il continue à officier, en autre par l’intermédiaire de son héritier. C’est pourquoi sa dépouille est momifiée et placé dans des pyramides richement décorées. En effet, le pharaon conserve, après sa mort, ses fonctions monarchiques.

Le pharaon est secondés par une administration solide (vizirs, prêtes, scribes…) et par l’armée qui inéluctable gagnera du terrain. D’anciens généraux deviennent pharaon et créent de nouvelles dynasties.

Dans cette première partie, on découvre aussi le vaste territoire égyptien – englobant déserts et oasis - et ses zones d’influences, jusqu’en Palestine. Dès l’époque thinite les témoignages abondent concernant l’implantation de comptoirs économiques. De provinciale, l’Egypte se transforme en créant des sites urbains et des agglomérations fortifiées.

L’économie égyptienne repose sur l’agriculture et la crue annuelle du Nil. L’économie est le monopole de l’Etat. En effet, le pharaon est le maître du pays et de tout ce qui s’y trouve – êtres vivants, plantes, eau, richesses du sol et du sous-sol. La fiscalité existe. Nous n’avons rien inventé ! Les terres cultivées sont contrôlées et des quotas sont fixés par décrets.

Un chapitre est dédié aux hommes - il y a des hommes libres, des esclaves, des étrangers. Un autre est consacré au droit et à la justice, qui est du ressort du seul souverain car laïc.

La seconde partie distingue l’Egypte ptolémaïque ou laguide et l’Egypte romanisée. Le grec remplace rapidement l’écriture démotique au sein des instituions. La monnaie se répand avec la création de banques.

En dépit de son rayonnement culturel (bibliothèque d’Alexandrie), la monarchie laguide voit son pouvoir s’affaiblir du fait des guerres extérieures et des révoltes internes. L’administration devient étatique et est renforcée sous la domination romaine. L’Egypte reste le grenier à grains de l’Empire. Les institutions sont rénovées. En effet, l’empereur romain ne vit pas en Egypte. Il est donc représenté par un préfet qui est secondé par de hauts fonctionnaires. Le pays est divisé en nomes avec sa capitale, partagée en quartiers. Septime Sévère leur octroi un Conseil. Les citoyens sont de différents ordres et ne sont pas tous assujettis aux impôts et autres taxes. Certains groupes comme les juifs d’Alexandrie avaient un statut qui leur valait des privilèges. Sous le joug de Rome, le commerce se développe. Le clergé égyptien continue à tenir une place importante dans la vie économique et sociale même si le culte divin s’affaiblit. Il a été octroyé entre autre aux temples le droit d’asile ou asylie, lieux où les personnes peuvent trouver refuge et protection.

Pour finir, un chapitre important est consacré à l’armée et la flotte. En 30, l’Egypte devient province romaine et n’a plus d’armée et de flotte indépendantes. La force armée comprend des légions et une flotte dont le haut commandement était confié à des préfets.