Le déclic s’était produit lorsqu’elle était allée au musée de la police, en compagnie de quelques collègues. Elle s’en souvenait très bien. La représentation détaillée d’un viol avec sodomie avait suscité chez eux des paroles de dégoût et d’indignation. Un peu plus tard, on lui avait dit ce que ses collègues pensaient vraiment. Elle savait bien que les policiers n’étaient pas des enfants de chœur. À force de fréquenter des marginaux et de voir des horreurs, ils devenaient eux-mêmes des marginaux aux yeux desquels la brutalité faisait office de normalité.