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Citation de Bricyclette


p.21 « Mon corps mal en point, usé, ce corps donc je suis prisonnière, ne limite-t-il pas d’emblée ma toute nouvelle liberté ? »

p.67 « A quatre-vingts ans, on ne vit pas plus vite qu’à quarante ; en revanche, le temps passe bien plus rapidement, peut-être parce que le moindre mouvement physique ou intellectuel vous coûte et que l’on ne peut plus accomplir autant de choses. Il me suffisait de penser au temps que je mettais tous les matins pour enfiler les étroits bas de contention sans lesquels je ne peux plus marcher et encore moins rester longtemps debout. Je n’étais plus un individu véritablement productif, si j’appliquais la définition de la productivité que j’avais apprise à l’école, c’est-à-dire le rapport entre la valeur produite et le nombre d’heures de travail. La plupart des gens souhaitent atteindre un âge avancé, mais ils devraient savoir que la vieillesse s’accompagne de privation de presque toutes les joies et entraîne des souffrances inéluctables ; ne serait-ce que celle de continuer à avoir envie de jouir de certains plaisirs et de ne plus pouvoir les satisfaire. On redoute la mort, alors qu’en vérité, c’est elle qui nous libère de nos souffrances. »

p.113 « On n’est pas seulement responsable de ce qu’on fait, mais aussi de ce qu’on néglige. »

p.159 « J’ai essayé d’imaginer ce qu’elle deviendrait si on l’enfermait dans la maison de retraite dont je m’étais enfuie. On lui accorderait une, deux cigarettes par jour, qu’elle ne pourrait fumer que dehors, au grand air ; on lui interdirait purement et simplement de fumer dans les salles communes, comme on interdit aux résidents permanents leur cher petit alcool. A la place, on la bourrerait de produits chimiques : anxiolytiques, antalgiques et somnifères, médicaments pour le cœur, la tension et la digestion qui créent tous une dépendance progressive. Bien souvent, les vieux étaient tellement hébétés ou désorientés par ces médicaments qu’ils tombaient et se faisaient de graves fractures. Après tout, nos biscuits au chanvre bio n’étaient certainement pas plus nocifs. »

p.160 « Presque tous nos résidents sont dépendants à quelque chose… Les vieux messieurs parlent à n’en plus finir de leur système digestif et prennent généralement trop de laxatifs. Mais la plupart sont déjà intoxiqués quand ils arrivent chez nous. Si vous vous imaginez que le coma éthylique est l’apanage des jeunes, vous vous mettez le doigt dans l’œil. Si on les laissait faire, nos pensionnaires de quatre-vingt-cinq ou quatre-vingt-dix ans ne demanderaient qu’à picoler jusqu’à en perdre conscience par pure solitude et par désespoir. »

p.165 « Le temps qu’on peut perdre à mon âge à chercher des objets, c’est à désespéré ! Où l’as-tu vu pour la dernière fois ? Quand l’as-tu tenu en main, as-tu bien regardé dans tes poches ? J’avais pris l’habitude de noter par écrit toutes les choses importantes. Et j’essaie de ranger certains objets, mes clés par exemple, systématiquement au même endroit ou de les suspendre au même crochet. Enfin, j’essaie… »
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