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Citation de Figal


Lorsque j’étais enfant, mon père - comme je l’aimais - m’a emmené un jour cueillir des champignons. Nous avons roulé loin de la ville, avons enjambé une clôture en fil de fer barbelé, et traversé une forêt pour atteindre une colline couronnée d’ormes morts. Mon père m’a dit de fouiller en haut de la colline pendant qu’il fouillerait en bas.
Une heure plus tard, il est revenu avec deux poches en papier remplies de champignons. Je n’en avais pas trouvé un seul.
- Je pense que tu as trouvé le bon coin, dis-je.
- Mais il y en a tout autour de toi, dit mon père.
- Tout autour de moi ? Où ça ?
- Tu n’as pas assez bien regardé.
- J’ai fait le tour cinq fois.
- Tu as cherché, mais tu n’as pas vraiment vu, dit mon père. (Il ramassa un long bâton et le pointa vers le sol.) Fixe bien le bout du bâton.
J’obéis…
Et je n’ai jamais oublié le frisson d’excitation qui me traversa l’estomac. Les champignons apparurent comme par magie. Ils avaient toujours été là, bien sûr, si parfaitement adaptés à leur environnement, leur couleur si semblable à celle des feuilles mortes, leur forme si semblable à celle des bouts de bois et des rochers, qu’ils avaient été invisibles à mes yeux de profane. Mais une fois que ma vision se fut ajustée, une fois que mon esprit eut réévalué les impressions visuelles qu’il recevait, je vis des champignons partout, apparemment par milliers. J’avais marché sur eux, j’étais resté debout sur eux, je les avais regardés, et je ne les avais pas vus.
(Orange pour l'angoisse, bleu pour la folie, David Morrell)
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