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Citation de Tandarica


La cadette était brune. Elle avait des yeux noirs, brillant d’une vive flamme, qui se mourait souvent sous l’ombre des cils. Les gens n’appelaient Âme. L’autre avait les yeux bleus, comme le ciel clair d’automne. Toute la bonté de son cœur s’y reflétait. On l’appelait Raison. Raison et Âme marchaient sur un long chemin, Raison le regard tourné toujours en avant, Âme regardant souvent à gauche et à droite.
Il y avait sur le chemin : des allées pleines d’ombre au fond desquelles on apercevait le miroir des lacs silencieux comme la solitude ; des sables vastes comme l’infini ; des ruisseaux tremblants qui racontaient aux bords la légende des bois ; il y avait encore des fleurs pleines de rosée et des rayons qui s’abreuvaient à leur calice ; et des précipices profonds, au fond desquels les voix mouraient et de nouveau des allées ombragées et de nouveau des sables. Et au bout du chemin il y avait un pré vert, où l’aînée aurait voulu emmener la cadette si la cadette n’avait pas aperçu, juste à ce moment-là, une fleur qui se balançait gaiement au sommet de l’autre berge.
– Ah, comme elle est belle, dit Âme ; je vais la cueillir !
– Non, ma sœur, n’y va pas : elle est trop haut pour toi. Tu n’y arriveras jamais.
Mais Âme, sans l’écouter, partit et, après s’être donné beaucoup de peine, parvint auprès de la fleur. Mais au moment où elle tendit la main pour la cueillir, un souffle de vent éloigna un peu la fleur, et Âme, voulant la rattraper, tomba au fond du précipice.
Moi, depuis, je n’ai connu que l’aînée.

(traduction de Dolores Toma)
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