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Critiques de Ed Dee (9)
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L'ange du Bronx

Vous souvenez-vous des séries télévisées américaines des années 90 ? Je ne parle pas de celle qui ont commencé en 1999, non, je parle de celles qui ont vu le jour au début des années 90. Pourtant, certaines sont toujours sur nos écrans, comme New York Police judiciaire - en France, c'est Julie Lescaut qui a vu le jour ces années-là. Non, je ne me livrerai pas à une comparaison franco-américaine, je dirai simplement que les séries américaines de ces années-là furent balayées en l'an 2000 par la création des Experts.

De même, qui se souvient des auteurs de romans policiers des années 90 ? Il faut dire qu'à l'époque, entre fin du lycée et étude de lettres modernes, j'avais peu le temps de lire autre chose que mes (nombreux) livres de cours. J'ai déniché ce roman dans une vente à la bibliothèque, et avec lui, me voici plongé dans le New York des années 90, le Manhattan d'avant le 11 septembre. Un Manhattan dont les policiers sont jugés différemment par leurs collègues des quatre autres districts, leur travail serait en effet moins difficile. Un Manhattan où l'antisémitisme se cache à peine - un de ses co-équipiers admet avoir "oublié" que Mark Ross (ex Rosenberg) était juif. Un Manhattan où l'on tolère les garçons "sensibles" qui se travestissent.



Nous avons bien sûr un duo de policiers, Anthony Ryan et Joseph "Joe" Gregory, duo qui se reconstitue des années après leur séparation, un peu comme des musiciens qui se décident à remonter sur scène ensemble, si ce n'est que la femme de Ryan ne voit pas ce duo d'un bon oeil. Pour elle, les années que son mari a passé à patrouiller avec Gregory, ce sont les années pendant lesquelles il était alcoolique, prenant un verre, puis encore un verre en retour de mission, parce qu'il voulait rester avec des personnes qui pouvaient comprendre ce qu'il ressentait, parce qu'il ne se voyait pas rentrer chez lui avec tout ce qu'il a vu au cours de sa journée de travail. Il est question aussi du diabète de sa femme - une maladie dont on parle peu, dont les célébrités qui en sont atteintes font rarement mention, comme si cette maladie qui touche tant de personnes était honteuse - maladie qu'elle est parvenue à stabiliser grâce au sport.

Nous avons aussi, et surtout un tueur de flic, qui s'en prend à un policier, puis à deux. Tueur ou tueuse ? Difficile à dire. Anthony Ryan, en tout cas, n'a pas de préjuger, pour lui, il n'existe pas d'armes "de femme" ou "d'homme", rappelant qu'il faut une certaine force, mais aussi une certaine dose de courage pour poignarder quelqu'un. Lui et Gregory n'en finissent pas d'arpenter la ville, d'interroger les prostituées, de chercher les dealers, plus ou moins gros poissons, de rencontrer des SDF parfois bien connus de leurs services. Le monde de la nuit et le monde de la rue se télescopent souvent. Je pourrai utiliser l'expression usée "ils forment une grande famille" mais effectivement, la famille est au coeur de ce polar. Ryan doit aller au mariage de sa fille Margareth - le troisième à trente ans - et cette enquête est un prétexte en or pour penser à autre chose qu'à se rendre dans le Delaware. Angel, le troublant travesti, vit chez sa mère et garde parfois les enfants de sa voisine Tina. Elle-même n'a plus aucune relation avec son père, un notable bien connu de la ville.

Polar à l'ancienne ? Oui et non. Il nous parle surtout d'un temps qui est aujourd'hui révolu.
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Un saut dans le vide

Quatrième et dernier volume des enquêtes de Ryan et Gregory, Un saut dans le vide nous offre un dénouement mélancolique. Le titre peut en effet se voir comme une référence à leur enquête, et comme un rappel de la mort du fils de Ryan, décédé lors d'un accident d'ULM, dans l'Utah. C'était il y a un an : Ryan et sa femme font avec, leur douleur, l'absence, tout ce qui n'a pas été dit et fait. Nouveau point commun avec Gregory qui lui aussi a perdu son fils.

L'enquête pourrait ne pas en être une : pour tout le monde, Gillian s'est suicidée. Point. Fin de l'histoire. Gillian était sur le point de subir un test anti-drogue, à la demande du producteur du spectacle dont elle devait faire partie, et pourtant, tout son entourage en était sûr, elle ne se droguait pas, ce que l'enquête confirmera. Alors, que se passait-il donc ?

J'ai envie de vous faire la version courte de ce polar, qui, comme certains l'oublient trop souvent dans une société de l'immédiateté, puise ses racines dans le passé des différents protagonistes, y compris les personnages secondaires : Gillian avait une soeur, récemment retrouvée, et celle-ci doit faire avec, une enfance ballotée de famille d'accueil en famille d’accueil pas toujours bienveillante, pour finir avec une mère biologique culpabilisante, qui "avoue" ce qu'elle a fait et recherche le bébé qu'elle a abandonné quand elle avait quinze ans. Vous avez dit "poids de la religion ?" Oui, et poids de la culpabilité aussi, que beaucoup se retrouve à porter - et le recours à la psychanalyse, pour certains, ne change strictement rien, et ne vient qu'ajouter de la culpabilité à la culpabilité. Et ce sentiment, on peut l'exploiter, d'une manière ou d'une autre, à moins que sa victime ne finisse écrasée sous son poids. La mort de Gillian n'est qu'un fait, dans un plus vaste réseau où chacun cherche avant tout le profit pour soi. A quoi bon faire semblant de se préoccuper d'autrui ?

Un saut dans le vide est un polar solide, bien construit, dont l'épilogue nous offre non pas un peu d'espoir, mais un peu d'apaisement.
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L'ange du Bronx

Un policier est retrouvé dans sa voiture de fonction, égorgé, le slip sur les chevilles, dans le quartier du Bronx où les multiples témoins ont vu une prostituée hispanique sortir calmement du véhicule. Un simple meurtre de mœurs en apparence. Mais la hiérarchie tient à faire toute la clarté sur cette affaire : la direction apprécierait d’« innocenter » la victime, la police new-yorkaise ayant besoin d’une nouvelle légitimité après les excès des années 70 et 80. Durant ces années, la corruption et la violence étaient monnaie courante. Anthony Ryan, chef du Bureau des Inspecteurs du NYPD, ayant connu cette période où les policiers avaient tous les droits, est chargé de l’enquête et doit faire équipe avec son ancien partenaire, Joe Gregory, aux méthodes fantasques. Et tout l’amène à penser que Sonny Guidice, policier de longue date également, est mêlé de très près à cette affaire. Mais un différend entre les deux hommes pourrait altérer le jugement de l’inspecteur. L’auteur profite de cette enquête pour nous faire voyager à travers New York, et le Bronx en particulier, au fil des rues et des années. Prostitution, trafic de drogue, guerre des cartels, corruption, racisme et ségrégation, pauvreté, quartiers déshérités, mais aussi gentrification de certains coins de la ville à partir de ces années 90. L’auteur fait preuve de savoir-faire, nous fait découvrir sa ville à la fin du XXe siècle et apprécier quelques-uns de ses personnages. Rondement mené, ce roman de Ed Dee se lit avec un certain plaisir, même s’il manque d’originalité et de force. Efficace et agréable, à défaut d’être mémorable.
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Des morts à la criée

L'action se passe en 1983 et cela se voit. L'écologie ? On repassera ! Jeter ses déchets dans le fleuve est normal, y compris pour les policiers. Les femmes dans la police ? Euh... Vous voulez parler des femmes des policiers, soutien moral indispensable à leur policier de mari. Les indics ? Connus et reconnus, listés pour ainsi dire, comme des membres à part entière du système judiciaire américain - nous sommes quinze ans avant les Experts et New York Police criminelle. Nous sommes cependant quatre ans avant la sortie de la série télévisée Un flic dans la mafia, qui a obtenu, si mes souvenirs sont exacts, un assez grand succès.





Il est en effet question d'un temps que les moins de trente ans ne connaissent qu'à travers des films plutôt que des romans policiers, un temps où l'on cherchait à démanteler la mafia. Un temps, aussi, où l'on avait beau être américain, l'on était avant tout d'origine italienne ou d'origine irlandaise, comme Joe et Anthony. Oui, cela avait autant d'importance que la couleur de peau ou la religion - même si je n'ai pas vraiment l'impression que beaucoup de policiers soient afro-américain à cette époque. Un temps où l'on se mettait en planque, sous les indications d'un indic pour trouver des preuves, et où l'on pouvait trouver tout autre chose.





C'est le premier roman de la série, pourtant le dénouement semble indiquer la fin d'une époque, la fin du duo Ryan/Grégory à cause de ce qu'ils ont découvert, pendant l'enquête en cours. Joe n'est, dans ce volume, pas le même que dans le troisième - et je trouve que cela manque de cohérence, parce que j'aurai aimé qu'il garde la sensibilité, pas énorme, certes, mais existante, qu'il a dans ce volume. Pour l'auteur, l'évolution de ses personnages est peut-être évidente, elle ne l'est pas pour moi, maintenant que je clôture la lecture de cette série par le tome 1. Certains faits sont particulièrement marquants, pourtant il m'a vraiment manqué beaucoup de choses pour que j'apprécie pleinement ce roman - c'est simple : je ne me suis pas attachée aux personnages, pas même aux victimes, et c'est tout de même très ennuyeux.
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Pas d'erreur sur la personne

Voici un auteur américain dont j'ignorais l'existence ! Ne lisant que peu de polars, ma marge de manœuvre est limitée. Deux détectives enquêtent sur la mort d'un jeune bagagiste dans un aéroport new yorkais. C'est assez psychologique avec un sens de l'atmosphère glauque et une façon de dessiner les personnages qui est assez fine. J'ai bien aimé.
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Pas d'erreur sur la personne

Un bon polar, un des premiers que j’ai lus lorsque j’étais encore au collège et commençais à m’intéresser aux romans policiers. C’est une enquête classique mais plutôt bien ficelée, qui nous permet de découvrir le New York des années 70.
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Pas d'erreur sur la personne

Je serai relativement brève : si j'avais commencé la lecture de la série par ce tome, je ne l'aurai jamais poursuivi. Par exemple, Joe Gregory est franchement antipathique dans ce tome, et personne ne l'empêche, parfois, de faire n'importe quoi.

Je me suis perdue dans l'intrigue, entre mafieux, anciens, nouveaux, policiers, anciens, nouveaux, retraités, et le meurtre d'un jeune homme qui portait le pardessus de son grand-père. Perdu, oui, et pourtant, j'ai trouvé l'intrigue lente, poussive, longue. Je ne me suis attachée à aucun personnage, puisque aucun d'entre eux n'était attachant.

Bref, un livre que j'oublie au fur et à mesure de l'écriture. Il faut dire que je venais de lire Robicheaux de James Lee Burke, et c'est tout de même plusieurs crans au-dessus.
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Des morts à la criée

Que dire de ce roman qui se passe en 1983, où la découverte d'un corps d'un policier dans un fût qui a disparu voilà dix ans. L'intrigue est simple et les personnages aussi vous ne vous trouverez pas avec un casse-tête mais une histoire fait à l'ancienne. Les personnages sont pas trop développé et en fin de compte je n'aurais pas dû prendre ce livre malgré son format de poche.
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Un saut dans le vide

Ed Dee ne bouleversera pas le genre policier ni la littérature. Ses livres s'avalent comme ces thrillers que l'on suit avec plaisir mais qu'on oublie presque aussitôt et son style pêche par ses répétitions. Mais l'auteur, ancien inspecteur de police à New York, sait de quoi il parle et cela se sent.



Au travers des enquêtes d'un duo d'inspecteurs classique - le flic tourmenté et inspiré (Anthony Ryan) et le costaud-plus-finaud-qu'il-n'y-paraît (Joe Gregory) -, Ed Dee nous décrypte les rites et le langage des flics de terrain. De son expérience, il a également retenu une foule d'anecdotes sur New York et la folie de ses habitants.



Les livres d'Ed Dee devraient plaire aux amateurs de Michael Connelly. Même si, à deux réunis, Anthony Ryan et Joe Gregory n'ont pas l'épaisseur d'Harry Bosch.

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