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Citation de enkidu_


A de nombreuses reprises, il m'est apparu qu'on avait de moi la vision d'un esprit se voulant synthétique, se voulant systématique, se voulant global, se voulant intégratif, se voulant unifiant, se voulant affirmatif et se voulant suffisant. On a l'impression que je suis quelqu'un qui a élaboré un paradigme qu'il sort de sa poche en disant : « Voilà ce qu'il faut adorer, et brûlez les anciennes tables de la Loi. » Ainsi, à plusieurs reprises, on m'a attribué la conception d'une complexité parfaite que j'opposerai à la simplification absolue. Or, l'idée même de complexité comporte en elle l'impossibilité d'unifier, l'impossibilité d'achèvement, une part d'incertitude, une part d'indécidabilité et la reconnaissance du tête-à-tête final avec l'indicible. Cela ne veut pas dire pour autant que la complexité dont je parle se confond avec le relativisme absolu, le scepticisme du type Feyerabend.

Si je commence par m'auto-analyser, il y a en moi une tension soit pathétique, soit ridicule entre deux pulsions intellectuelles contraires. C'est, d'une part, l'effort infatigable pour articuler les savoirs dispersés, l'effort vers le remembrement et, d'autre part, en même temps, le contre-mouvement qui détruit cela. À de nombreuses reprises, et depuis très longtemps, j'ai cité cette phrase d'Adorno, que je re-cite en préface à Science avec conscience : « La totalité est la non-vérité », parole merveilleuse venant de quelqu'un qui s'est formé évidemment dans la pensée hegelienne, c'est-à-dire mû par l'aspiration à la totalité. (p. 127)
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