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Citation de genou


– Les morceaux de papier sont défendus, mais pas les fleurs, dit-il.
L’officier de police glissa une pièce de monnaie dans la main du gardien.
– Il me semble, lui dit celui-ci, vous avoir déjà vu à la Tour, monsieur.
– Oui… cela m’est arrivé… en effet.

James Sepping avait apporté d’Oxford un accent un peu traînard qui l’avait passablement exposé aux plaisanteries de ses collègues, mais il n’était pas mécontent, pour son métier même, d’avoir passé par l’université et, lorsqu’il avait à se tenir éveillé durant des nuits entières pour quelque raison de service, il aimait à se réciter de longues tirades de vieux auteurs classiques.
Il demeura auprès des fleurs tombées jusqu’à ce que le gardien se fût éloigné, car il était quelque peu sentimental, et chaque année, à la même date, il revenait à la Tour et jetait quelques fleurs à l’endroit même où Fritz Haussmann avait vu pour la dernière fois la douce lumière du jour. Fritz était un Allemand et un espion. Sepping avait remué ciel et terre pour le découvrir ; il l’avait arrêté lui-même. Puis, un beau matin, on avait conduit le prisonnier dans cette cour pour le fusiller. Il était mort gaiement, bravement, en souriant, comme un soldat et un gentleman.

Et c’était pourquoi, chaque année, le grand détective revenait jeter quelques fleurs à cette place, afin d’honorer cette belle attitude devant la mort… (p6/7)
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