AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Thrinecis


Par un de ces après-midi, Charity Royall s'était étendue sur une hauteur, au-dessus d'une prairie ensoleillée. Son visage, caché dans l'herbe, se grisait de la chaude haleine de la terre qui semblait courir dans ses veines. Juste en face d'elle, une branche de ronce profilait, sur le ciel clair, ses fleurs blanches, si frêles, et ses feuilles d'un vert bleuâtre. Un peu plus loin, une touffe de fougères se dressait parmi les herbes folles où voletait, comme une tache de soleil, un papillon jaune.
C'était là tout ce qu'elle voyait ; seulement elle sentait, au-dessus d'elle, la douce et forte vie de la nature, la croissance des hêtres couvrant le sommet de la colline, le gonflement des cônes d'un vert pâle sur les branches des sapins, la poussée des myriades de fougères dans les interstices des rochers dévalant sur la pente, l'éclosion des reines-des-prés et des iris d'eau dans les pâturages humides. Tout ce bouillonnement de sève, ces bourgeons éclatants, ces calices s'ouvrant, emplissaient l'air de mille odeurs confondues. On eût dit que chaque tige, chaque feuille, chaque bouton donnait sa note dans ce concert harmonieux, suave et pénétrant où l'arôme puissant des sapins dominait sur la senteur du thym et le parfum subtil des fougères, pour se perdre dans une odeur de terre humide pareille à l'haleine d'une bête géante se chauffant au soleil.
Commenter  J’apprécie          60





Ont apprécié cette citation (6)voir plus




{* *}