Mal du pays
Le monde s’altère à chaque pas
Qui m’éloigne de ma bien-aimée ;
Mon cœur ne veut pas continuer plus loin.
Ici, un soleil froid luit sur le paysage,
Ici, tout me semble inconnu,
Même les fleurs au bord du ruisseau !
Tout ce que je vois
A des manières si hostiles, un visage si faux.
Sans doute le petit ruisseau qui murmure parle-t-il :
« Pauvre garçon, viens le long de mes rives,
Regarde, ici aussi, les ne-m'oubliez-pas ! »
Les myosotis ! oui, ils sont beaux partout,
Mais pas aussi beaux que là-bas.
Partons, partons, surtout !
Mes yeux s'emplissent de larmes !
(juin 1828)
p.77