Citation de collectifpolar
Il ouvrit la grande besace informe accrochée à son épaule. Elle contenait une vingtaine de grands cahiers d’écolier. Il se saisit du premier dont il caressa la surface rugueuse avec tendresse. Il prit place sur une vieille caisse en bois et ouvrit l’album insolite. Là où d’autres remontaient dans le passé, le cœur pincé de la douceur enfuie, lui, descendait. Vers le froid. Le noir. Et l’humidité. Toujours plus bas. Sa mère. La terre. La peur. Encore plus profondément. La haine. L’espoir. La délivrance. À peine quelques mètres sous la surface, ce monde étranger où s’agitent des fantômes qui vous croisent et vous frôlent sans jamais vous toucher. C’est ici qu’il avait trouvé son salut.
