Citation de Oliv
D. A. Flynn, à vingt ans le plus jeune premier lieutenant en poste à la frontière, avait quitté Fort Lowell et emmené ses hommes en patrouille vers l'est, vers les monts Catalinas ; c'était l'aube d'une étouffante journée de juillet. Avant dix heures, ils avaient aperçu la fumée. Avant midi, ils avaient trouvé le chariot incendié et les deux hommes morts, et le troisième attaché à des piquets plantés dans le sol, qui regardait fixement le soleil... parce qu'il ne pouvait plus fermer les yeux. Pas sans paupières. Il ne pouvait plus parler non plus. Pas sans langue. Il avait essayé de tout leur raconter en écrivant dans le sable, mais les signes qu'il traçait ne faisaient guère de sens parce qu'il ne pouvait pas voir ce qu'il écrivait, et il mourut sans avoir réussi à les rendre plus clairs. Alors, d'un buisson de mesquite à une douzaine de mètres à peine du chariot, ses hommes avaient sorti un Apache qui avait reçu des balles dans les deux jambes, et ils n'avaient plus eu besoin d'explications supplémentaires.
