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Critiques de Elsa Vallot (5)
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Le corps, le sang, la rage

"D'un côté, la violence de la police et des lois. De l'autre, la force de la boxe. Avec l'humilité et le courage de ceux qu'on a chercher à meurtrir, un corps se déploie peu à peu envers et contre le monde qui le contraint." (4ème de couverture)



Je cite sciemment la quatrième de couverture à la place de mon résumé habituel, d'une part parce qu'elle n'en dit point trop et d'autre part parce qu'à la fois précise et un rien énigmatique, je la trouve idéale pour donner l'envie d'ouvrir ce roman, premier d'une jeune auteure passionnée de rap, de boxe thaïlandaise, par l'histoire des luttes populaires et l'antiracisme. Tout cela se retrouve dans son texte intrigant, dur, très moderne. Écrit à la deuxième personne du singulier, il s'adresse à cette jeune personne qui se fait agresser par des policiers et qui va s'investir encore davantage dans la boxe.



Je n'aime pas tout, certains passages m'ont paru longs, mais d'autres sont particulièrement bien vus, précis. La langue est directe, moderne, émaillée de citations de rappeurs, dont une -entre autres- que j'aime beaucoup de Despo Rutti : "J'affectionne moins les drapeaux que les gens, l'homme peut suivre son cœur, les drapeaux eux suivent le vent." (p.127). Chaque court chapitre se clôt par des phrases en gris clair, comme si elles étaient tirées d'autres ouvrages, qui éclairent ou illustrent ce qu'on vient de lire : "Reconnaître le racisme à l'hostilité, c'est déjà trop tard..." (p.85). J'aime bien ce mélange entre les citations en plein milieu d'un texte qui prend des libertés avec des règles syntaxiques comme par exemple ne pas mettre de déterminant devant un nom, ce qui le personnifie, lui donne une place différente, et ces phrases de fins de chapitre. Une écriture sincère et singulière.



Elsa Vallot écrit un texte fort et violent parfois que d'aucuns n'aimeront pas, mais peuvent-ils sans cesse nier les violences de certains policiers : "Si, pour ces policiers, tu te trouves en dehors de la loi et que pour eux, les lois censées protéger les personnes ne te concernent pas, tu ne ressens aucune culpabilité quand c'est envie de casser du flic qui guide tes coups sur le sac. Pour eux, c'est le choix de tes vêtements, de ta coupe de cheveux, de la musique que tu écoutes et des mecs avec qui tu traînes qui justifie que tu saignes. C'est avec un peu de ton sang qu'on écrit dans un registre qu'un coin de rue est criminogène. Ton corps entier est marqué par les droits qu'ils ont sur toi mais tu ne ressens plus aucune peur, car ce n'est pas vengeance que tu recherches, ni même justice, encore moins leur justice." (p.132/133) ?



J'espère que ce court roman aura l'écho qu'il mérite dans cette rentrée littéraire, il sort du lot de ce qu'on peut lire ici ou là. Il n'est pas exempt de réserves, mais pousse à la réflexion sur la société que l'on veut, sur la tolérance, l'envie de découvrir l'autre dans sa différence et me rend encore plus nauséabonds les propos et thèses de ceux et celles qui prônent la haine et le racisme.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Le corps, le sang, la rage

De la boxe et du rap au centre d'un roman ? J'arrive !

Elsa Vallot signe un récit à la forme originale et stimulante.



Chaque (court) chapitre se clôture par une citation d'artiste ou d'intellectuel.le.s, dont la liste des identités ne se trouve qu'en fin d'ouvrage. Par ailleurs, au gré des paragraphes, que ce soit en fin ou en plein milieu, des extraits de chansons de rap sont insérés. Le blaze de l'artiste, puis quelques mots, pas plus. Comme autant de respirations, de relances, d'ouvertures.



L'histoire est écrite à la deuxième personne du singulier. Elle nous parle d'un jeune homme se lançant à corps perdu dans la boxe. En parallèle, la police rode et ses violences menacent. De tragiques cas récents sont évoqués, certains nommés, d'autres non.

Le héros regarde des vidéos, puis devient témoin.

Mais n'existe que par et pour la boxe. L'entraînement, le surpassement de soi.



Le style d'Elsa Vallot est assez particulier, faisant régulièrement valser des articles, donnant ainsi un rythme étrange aux phrases. La lecture s'en retrouve un peu saccadée, quasi-syncopée, rejoignant en cela la brièveté des chapitres.



Si les citations de fins de chapitres font mouches, les extraits de lyrics m'ont moins marqué, principalement parce que je ne connaissais tous les artistes évoqués - et fatalement pas tous les extraits. Avec des phases de Casey, La Rumeur, Elom 20ce ou Ancrages, l'effet aurait été décuplé, car plus à mon goût !



Une lecture intéressante, étonnante et brûlante. Un roman qui envoie des jabs sans retenir ses coups, qui déploie une poésie de l'effort magnifiant la boxe, le combat, la discipline.
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Le corps, le sang, la rage

Merci aux éditions Hors d’atteinte et à Babelio avec l’opération Masse critique pour cette découverte.

Ici, il est question d’un jeune homme issu des quartiers populaires qui travaille en intérim, écoute du rap ou zone avec ses potes.

Un jour, c’est le drame, il se fait passer à tabac par des flics et son obsession deviendra la boxe.

L’écriture est originale, je dois dire, et addictive.

Les chapitres courts sont un plus, je dois dire.

Ici, le roman dénonce les violences policières et les discriminations.

J’ai passé un bon moment avec ce court roman de 183 pages.
Lien : https://clairechronique.blog..
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Le corps, le sang, la rage

Grâce à Babelio, j'ai découvert cette nouvelle autrice, Elsa Vallot, passionnée de rap et de boxe thaïlandaise.

Elle nous raconte l'histoire d'un jeune garçon des quartiers populaires dont les journées sont rythmées entre petits tafs en intérim et ses potes qu'il retrouve au pied de son bâtiment, qui va, après s’être fait passer à tabac par les flics, se plonger dans la boxe. L'autrice met en avant ce sport de combat et de discipline qu'elle affectionne et fait ressortir des qualités comme le dépassement de soi, la volonté, la rigueur...



J'apprécie le style moderne et original de l'autrice. Elle utilise l'argot, emploie la 2ème personne du singulier et ne s'embarrasse pas des déterminants. Tout cela donne une écriture directe, rapide, précise. On dirait qu'elle boxe avec les mots!

Les chapitres sont courts et ponctués de citations de rappeurs qui accentuent le style moderne et urbain.



Malgré tout, certains passages sont longs et je trouve que l'histoire s'essouffle. Pour autant, ce livre ne mérite pas qu'on jette l'éponge car il se réfère à l'actualité et permet de s'interroger et de dénoncer les violences policières et les discriminations.
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Le corps, le sang, la rage

C’est le titre qui m’avait donné envie ; cette juxtaposition Le Corps le sang la rage, comme si tout ne faisait qu'un. Puis, en commençant ma lecture, j’ai eu un étrange pressentiment. Je me suis dit : bon, ça ne va pas me plaire.



En fait, si. Bonne surprise. Je crois que je me suis laissé prendre au jeu. Je suis entrée dans cette parcelle de vie, le temps que nos réalités coïncident, puis j’ai continué la mienne. J’ai cette impression d’avoir vécu une journée parmi d’autres, les miennes. Étrange. Je pense que ça participe du charme du livre, et que ce n’est pas uniquement dû à la 2e personne, utilisée dans la narration.



Après tout, ce ne sont que des instants ordinaires pour le personnage principal, dont le quotidien ne se détache jamais totalement de la violence – qu’elle soit souffrance choisie, contrôle du corps, expression de la fierté (la boxe), ou souffrance subie, soumission, humiliation (violences policières). Le thème est d’actualité…



J’ai apprécié la construction des chapitres, entre la narration, les citations de rap incrustées et à propos, les gloses finales, même si celles-ci ne sont pas toutes d’impact égal.

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