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Citation de Charybde2


Edwin St. John Andrew, dix-huit ans, traîne le poids de son nom doublement sanctifié à bord du bateau à vapeur qui traverse l’Atlantique. Les yeux plissés contre le vent qui souffle sur le pont supérieur, il se cramponne au bastingage de ses mains gantées, impatient d’avoir un aperçu de l’inconnu, s’efforçant de discerner quelque chose – quoi que ce soit ! – au-delà de la mer et du ciel, mais il ne voit que des dégradés de gris sans fin. Il est en route vers un monde différent. Il se trouve plus ou moins à mi-chemin entre l’Angleterre et le Canada. J’ai été envoyé en exil, se dit-il, conscient d’être mélodramatique, même s’il y a un fond de vérité dans cette formule.
Edwin compte parmi ses ancêtres Guillaume le Conquérant. Lorsque son grand-père mourra, son père deviendra comte, et Edwin a fait ses études dans deux des meilleures écoles du pays. Cependant, il n’a jamais eu un grand avenir en Angleterre. Il existe bien peu de professions que peut exercer un gentleman, et aucune d’elles n’intéresse Edwin. La propriété familiale étant destinée à son frère aîné, Gilbert, il risque de n’hériter de rien. (Le frère cadet, Niall, est déjà en Australie.) Edwin aurait pu s’accrocher à l’Angleterre un peu plus longtemps, mais il nourrit secrètement des vues révolutionnaires qui sont apparues de manière inattendue au cours d’un dîner, précipitant son destin.
Dans un élan d’optimisme extravagant, Edwin s’est inscrit comme « fermier » sur le manifeste du navire. Il lui vient plus tard à l’esprit, lors d’un moment de contemplation sur le pont, qu’il n’a jamais touché ne serait-ce qu’une bêche.
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