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Citation de NathanDarellis


Je n’ai jamais compris ces villes trop négligemment situées, campées quelque part en rase campagne ou au piémont d’une montagne, le gone que je suis resté a besoin d’une ville qui soit toute nervurée de canaux, de fleuves, de rivières et de ruisseaux, une ville sans rivières est comme une peinture sans dessin, Rhône, Saône, Seine, Arno, Mississippi, Daugava, Loire, Danube, toutes les rivières proviennent pour moi de la même fontaine, je les aime toutes et voudrais toutes les connaître, un jour j’ai chialé d’allégresse sur les rives du Mississippi - c’était vers Cairo, où le plus long fleuve d’Amérique du Nord avale l’Ohio - car je croyais avoir entrevu à travers la vitre d’un bus le Rhône de mon enfance, mais c’était une impression fugitive, la France de mon enfance était si lointaine, la France n’était pas encore complètement américanisée, la France aujourd’hui, c’est l’Amérique, le blizzard du Midwest a gagné la partie, l’hiver des pays sans légendes l’emporte partout, s’étale sur tout le monde occidental, du Kansas à la Puszta, alors je suis condamné à partir toujours plus loin vers l’Est pour rebrousser le temps perdu, on cherche toute sa vie à remonter le fleuve enfui de l’enfance et pour dissiper cette nostalgie, pour noyer l’afflux des larmes, on pourrait envisager de sillonner toute l’Europe, voire le monde entier, en ne suivant que des fleuves, des rivières ou des canaux, voici la petite utopie fluviatile qui me trotte en tête lorsque Vlad me fait signe
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