L’homme qui n’a pas le temps, et c’est là une de nos caractéristiques, ne saurait guère avoir de bonheur. Nécessairement, de grandes sources se ferment à lui, de grandes forces comme celles du loisir, de la foi, de la beauté dans l’art et la nature […]
On peut, en ce qui touche les revendications de sa raison, tenir l’homme pour un être mineur et le contenter à moindres frais. Si on l’enferme dans une tour sans lumière et qu’il rampe là le long du mur, il se laissera persuader qu’il se meut à l’infini. Mais il ne se laissera pas persuader qu’il est heureux. Toujours, et indestructible jusqu’à la mort, vivra en lui le pressentiment d’autre chose, d’une chose infiniment plus grande, d’un flot de lumière qui le libère, l’apaise, quand bien même il n’a jamais vu le soleil, jamais entendu son nom.