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Citation de Charybde2


Ils ont peur.
Au début, ils n’y croyaient pas. Ils ricanaient ouvertement. Sur les écrans s’étalait le sentiment de supériorité que leur donnaient des décennies de domination ; les articles relayaient leur scepticisme goguenard. Bien que tout juste battu par Arsène Nimale, François Copain, le président de la République sortant, n’en était pas moins braillard. Il est Feuillant, mais les Montagnards, l’autre parti politique du paysage, étaient tout aussi belliqueux. Parce qu’en définitive, ils défendaient le même monde. Un monde qu’Arsène Nimale a commencé de chambouler.
Alors ils ont peur.
Montagnards et Feuillants sont tenants d’une politique intérieure sécuritaire et répressive (« Quand une branche est pourrie, on a coup »), défenseurs d’un capitalisme libéral plus ou moins ultra (« Vous avez mieux à proposer ? ») et partisans d’un État étique. Les dirigeants des deux partis se piquent de pragmatisme et ont géré en alternance le pays pendant des décennies sans que personne vît la différence – de toute façon, la Confédération européenne leur dictait les politiques budgétaires, monétaires et économiques.
Et voilà que, sorti de nulle part, porté par un immense enthousiasme populaire, avec des mots d’ordre aussi ingénus que « redevenir heureux », « prendre le temps » ou « valoriser l’humain », Arsène Nimale, même pas un politicien, les a balayés et a conquis l’Élysée. Ils n’ont rien vu venir, malgré les sondages, malgré l’évidence, parce qu’il leur était impensable qu’un amateur fût élu.
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