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Citation de michelekastner


D'après la carte, le premier village après le Falémé est Diboli. Mais sur cette rive, il n'y a pas d'argent pour imprimer les pancartes, ni pour construire les maisons ou asphalter les routes. Un essaim de baraques en bois et en boue entoure la place. Des commerçants dont les rayons sont vides tentent de vendre le peu qu'ils ont à des passants dont les poches sont vides. Les longs marchandages ne sont pas seulement le fruit d'une tradition des affaires., ils représentent aussi une façon inconsciente de préserver sa dignité. Le prix de départ, exorbitant, fait que les marchands se sentent plus riches et les clients moins pauvres. Du moins le temps de quelques échanges, car tant que dure la transaction, tous sont égaux. Riches ou pauvres. Peu importe que les pourparlers concernent un pied de salade ou un camion. La différence, c'est l'accord final qui le fait : l'achat ou bien le renoncement. Il faut s'armer d'une patience infinie pour acheter un paquet de biscuits ou une miche de pain, un melon ou deux poissons, ou toute autre chose, si grande ou petite fût-elle. Le temps ici n'est pas de l'argent. C'est une dimension qui appartient encore à l'humanité, et non aux montres. Ainsi, même pour sortir de Diboli, il faut attendre.
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