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Citation de SZRAMOWO


Ce jour-là, le métro est presque vide, lorsqu'une jeune femme monte et s'assoit sur un strapontin près de la porte. Peu après, nous les passagers, nous entendons de curieux reniflements et nous cherchons d'un regard discret d'où peuvent bien parvenir ces bruits inquiétants qui se transforment rapidement en d'authentiques sanglots. La jeune femme vient de monter et elle pleure maintenant tout son soûl. Elle est assise auprès d'un passager qui semble bien embarrassé par la situation. Elle paraît se consumer dans son chagrin, face à notre impuissance ; personne ne semble plus exister autour d'elle. Quelques stations plus loin, elle se lève et sort de la rame, nous laissant là, interdits, coupables de passivité et de malaise face à cette scène poignante. Quels événements ont pu provoquer une telle tristesse ? L'annonce d'un drame humain me vint à l'esprit. Le tragique existe, mais mon expérience m'a rappelé qu'on pouvait aussi pleurer pour moins grave que cela : une rupture sentimentale ou amicale, un conflit professionnel ou, tout simplement, la fatigue. J'ai pensé à toutes ces patientes éreintées par la vie qui pleurent dans mon bureau. Elles sont parfois si dévastées avant ou après la consultation qu'il ne serait pas surprenant qu'elles aussi sanglotent dans le métro. "Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes ?" chantait Sylvie Vartan. Qu'est-ce qui fait trébucher les femmes alors qu'elles sont si résistantes ?
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