Le XVIIe siècle en donne quelques-uns, — le plus célèbre est celui de Jean Mosnier, peintre, — dont plusieurs tableaux ont été conservés et que nous aurons à signaler, — né à Blois au mois de mars 1600. Son fils Pierre, également peintre, naquit dans la même ville en 1639. Au siècle suivant, l'art sommeilla dans le pays blésois : à peine si nous aurons à signaler, au Palais de justice, une oeuvre de Robin, peintre natif de Blois, qui eut quelque renommée à la veille de la Révolution. Il ne nous faut pas oublier cependant qu'à la même époque, un habile artiste italien, Jean-Baptiste Nini, exécutait au château de Chaumont les charmants médaillons en terre cuite si appréciés aujourd'hui. La seconde moitié du XIXe siècle aura été, dans ce sens, aussi féconde, on peut l'espérer, que la brillante période de la Renaissance. C'est la restauration du château de Blois qui réveilla le goût artistique, demeuré latent, et qui ne demandait qu'une occasion de nouvel essor.
En acceptant de rédiger le présent volume pour la collection des Villes d'Art, je me suis rappelé avec joie qu'il y a vingt-cinq ans, j'étais archiviste du département dont Blois est le chef-lieu. Rien ne m'a été plus agréable, après ce long espace de temps, de reprendre, pour quelques mois, des études qui avaient occupé le début de ma carrière. A vrai dire, je ne les avais pas complètement perdues de vue. Blois est une ville que n'oublie ni le touriste qui l'a visitée, ni l'historien qui a traité quelque point de son intéressant passé. On lui conserve un souvenir reconnaissant pour les sensations d'art qu'elle a données ; on se promet de la revoir de temps en temps, et comme elle est d'un accès très facile, on tient sa promesse à la première occasion.
Ni La Fontaine, ni même Victor Hugo (qui ne revint pas à Blois après 1830), ne reconnaîtraient aujourd'hui la ville qu'ils trouvaient déjà pittoresque et charmante, — ou plutôt charmante par ce qu'elle avait de pittoresque. Aujourd'hui, les deux qualités se sont en quelque sorte soudées, grâce à d'importants travaux qui datent presque exclusivement de la seconde moitié du XIXe siècle.