Ce que je voudrais, c'est pouvoir débrouiller les ressorts qui maintiennent tous ces hommes dans un métier dont ils ont tous par dessus la tête [...] Mais pourquoi marchent-ils ? C'est bougrement compliqué. Je veux espérer pour eux qu'il y a là-dessous une conscience très obscure, quelque chose d'instinctif, pas réfléchi du tout, qui les fait rester là et obéir par devoir. Je pense qu'il y a de cela, qu'il n'y a pas que la crainte. La crainte ne serait pas suffisante. Il y a aussi l'amour-propre beaucoup. Et puis finalement, c'est des "Prussiens" qu'ils ont devant eux. [...] Il y a cela sûrement, autrement c'est inexplicable.
Lettre à Louis Poughon, printemps 1917.
Cité par Stéphane Audouin-Rouzeau dans "C'est la guerre" (2020)