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Citation de coco4649


XLVIII

De la plus haute fenêtre de ma maison,
avec un mouchoir blanc je dis adieu
à mes vers qui s'en vont vers l'humanité.

Je ne suis ni gai ni triste.
Tel est le destin des poèmes.

Je les ai écrits pour qu'ils soient montré à tous
et je ne peux pas faire autrement
pas plus que la fleur ne peut cacher sa couleur
ou l'arbre qu'il produit des fruits.

Les voilà qui s'éloignent comme s'éloigne une diligence
et moi, sans le vouloir, j'éprouve du chagrin
comme une douleur dans tout le corps.

Qui donc les lira ?
En quelles mains tomberont-ils ?

Fleur, mon destin est d'avoir été cueilli pour les yeux.
Arbre, on a arraché mes fruits pour les bouches.
Rivière, le destin de mon eau était de me quitter.
Je me soumets et je me sens presque heureux,
un peu comme celui qui ne veut plus être triste.

Partez, quittez-moi !
L'arbre meurt, disséminé dans la Nature.
La fleur fane mais sa poussière dure toujours.
Le fleuve coule, entre dans la mer
mais son eau est toujours celle qui fut la sienne.

Je passe et je suis-là, comme l'Univers.

p.51-52
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