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Critiques de Flora Hogman (2)
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Le récit d'Erica, enfant cachée dans la France ..

Flora Hogman, psychologue , est devenue citoyenne américaine. Il y a quelques cinquante ans, elle écrit l'histoire d'Erika, son histoire, c'est à dire le parcours douloureux d'une enfant juive, trois ans de sa vie, entre 7 et dix ans , pendant la seconde guerre mondiale, arrachée à sa mère, à ses petites amies, aux personnes qui l'aiment, recueillie dans un couvent , ballottée de famille en famille puis adoptée par un couple généreux et aimant.

Un texte oublié puis redécouvert par l'intéressée, un récit sensible, écrit à la troisième personne, « un espace de liberté », pour mieux exprimer pudiquement ses sentiments, ses sensations, son désespoir, elle qui va vivre dans la peur et le mensonge.

Il faut lire avant de commencer la lecture du récit , la postface d'Annette Wieviorka, historienne , spécialiste de la Shoah pour mieux situer cette histoire , les lieux, les réseaux de sauvetage, plus particulièrement, ceux concernant les enfants, les origines, les parents de l'auteure. Cet additif est particulièrement intéressant et donne plus de force à cet ouvrage.



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Le récit d'Erica, enfant cachée dans la France ..

Il y a bien des lectures possibles à cet ouvrage. C’est d’abord un témoignage historique.

Si nous connaissons de nombreux témoignages sur les horreurs de la Shoah, nous connaissons moins l’histoire de ces réseaux d’enfants cachés pendant la 2nde guerre mondiale. Peut-être parce qu’ils étaient plus jeunes que les survivants des camps de la mort, peut-être parce qu’écrasés par leurs aînés, ils ont considéré pendant trop longtemps leurs témoignages comme secondaires… Pourtant, eux aussi ont souffert, dans leur chair et dans leur âme, eux aussi ont été ballottés dans les méandres de la Grande Histoire, eux aussi sont des survivants.



Erica, pardon, Flora Hogman, aurait pu raconter la manière dont les réseaux étaient organisés, encenser les courageux justes qui ont caché et sauvé les enfants juifs… C’est ce qu’elle a fait… avec son regard d’enfant, avec ses souvenirs d’une petite fille de 7 à 10 ans.



C’est ce qui rend ce livre si émouvant, si particulier. Car c’est aussi un témoignage sur l’enfance. Bien sûr, je suis un passionné de l’histoire, mais j’ai surtout aimé ce livre parce que Flora Hogman s’est replongée dans la tête de la petite fille qu’elle était. Une petite fille qui a envie de grimper aux arbres, de courir la campagne, de se cacher dans une cabane secrète sur une île, une petite fille qui serre sa poupée mais la frappe quand elle est en colère, une petite fille qui accepte d’être sage car elle comprend que les adultes prennent des risques pour elle, mais qui a envie qu’ils meurent quand ils la traitent mal, une petite fille qui fait des efforts pour plaire au petit Jésus afin que sa maman revienne et s’enferme dans ses mensonges à l’école pour enjoliver sa vie… une vraie petite fille, quoi, avec ses émotions, ses désirs de liberté, son envie de conformité.



En décrivant toutes ces familles qui ont accueilli et élevé, ou tenté d’élever Erica, Flora Hogman nous dessine aussi en creux un portrait des femmes et des hommes de bonne volonté que nous sommes. Des gens pas forcément mauvais. Ils essaient d’éduquer cette enfant avec ce qu’ils croient bon pour elle, comme la convertir dans telle ou telle religion, l’éduquer comme ceci ou comme cela, lui apprendre telle ou telle matière scolaire… Ils ont, parfois, un intérêt propre à la recueillir. Mais pourquoi faut-il qu’ils fassent si souvent, sans même s’en rendre compte, du mal à une petite fille qui cherche du sens à tout cela, qui veut vivre et « qui ne comprend rien parce qu’on ne lui explique rien ».

Erica ne comprend rien mais, au fond, les adultes ne comprennent pas grand-chose non plus. Sommes-nous devenus si « fermés », une fois adulte, que nous ne sachions plus déchiffrer derrière un sourire, une froideur, une colère d’enfant… la réalité de ses joies ou de ses blessures ? Peut-être est-ce aussi un des secrets de la communication : savoir garder ou retrouver un cœur ou un regard d’enfant ?

Est-ce en tous cas un hasard si Flora est devenue psychologue ?

Au-delà du contexte très particulier d’une petite fille qui ne comprend, qu’une fois adulte, qu’elle est une enfant de l’Holocauste, au-delà de la colère, de la difficulté à se construire et, parfois, du rôle de l’oubli, tout comme de son contraire, de la mémoire, pour pouvoir grandir, j’en retiens finalement l’extrême complexité de la communication entre les êtres et le rôle si important de ceux qui cherchent les clés de la compréhension humaine.

Merci à Annette Wievorka d’avoir apporté dans sa postface les éclairages utiles pour retracer l’histoire des organisations de sauvetage des enfants juifs et redonné un nom à des héros de notre histoire.

Merci à Flora Hogman de nous avoir raconté cette histoire, son histoire. Merci pour vos poèmes.

Merci aussi, Flora, de m’avoir rappelé le temps de l’enfance.

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